Bilan vocal
31 mai 2023
Par Anne Claire Nonnotte
Nous vous proposons de découvrir un extrait de l'ouvrage La prise en soin de la voix en orthophonie S’ouvre dans une nouvelle fenêtre
Le bilan vocal
Évaluer le comportement et le geste vocal
Tout au long de l’entretien, l’orthophoniste S’ouvre dans une nouvelle fenêtre observe le patient au repos et au cours de la phonation de sorte à évaluer le malmenage vocal, c’est-à-dire le dysfonctionnement qui touche un ou plusieurs étages de la phonation.
Attitude corporelle, posture.
Tonus musculaire général : hyper-/hypo-/équilibré.
Tensions au niveau de la ceinture scapulaire, du cou, de la nuque, de la sphère oro-faciale.
Respiration au repos et souffle phonatoire.
Mouvements articulatoires.
Comportement, attitude générale et par rapport à sa voix et à son trouble vocal.
Évaluer la voix
Il s’agit d’une étape importante du bilan qui consiste, pour le patient et pour le thérapeute, à apprécier la voix de façon subjective et objective. Le patient est invité à décrire sa voix « d’avant », sa voix actuelle et à décrire en quels termes sa voix a changé…
L’enregistrement de la voix S’ouvre dans une nouvelle fenêtre le jour du bilan est recommandé pour pouvoir réécouter, étudier, comparer, évaluer par la suite le changement. Il comprend :
Voix conversationnelle : on demande au patient de donner son nom, la date du jour et en quelques mots de redire les raisons de la consultation.
Lecture (il est recommandé d’utiliser le même texte en vue de comparer des choses comparables et de constituer un corpus pour d’éventuelles études).
Lecture en voix dite « projetée ».
Voix d’appel.
Voix chantée : Au clair de la lune est une chanson connue de tout le monde, quoique de moins en moins !! De plus, on demande au chanteur de nous interpréter un morceau de son répertoire.
Puis, l’orthophoniste procède à l’analyse des paramètres acoustiques de la voix. Il existe de nombreux outils d’analyse de la voix. En pratique clinique courante, l’oreille éduquée du praticien est un outil d’évaluation perceptive de la voix suffisant.
En ce qui concerne la voix parlée, nous apprécions le degré d’altération vocale d’un patient dysphonique selon les critères suivants :
tonalité : très basse, basse, normale, élevée, très élevée ;
intensité : faible, normale, forte ;
timbre (Tableau 2.1) : nous nous intéressons surtout à trois paramètres d’altération du timbre, l’aspect voilé, éraillé et forcé. Nous caractérisons chacun d’entre eux selon une échelle à trois degrés (altération légère, modérée ou importante, ou absence d’altération) ;
timbre voilé : il s’agit de la sensation de fuite d’air pendant l’émission du son laryngé. Si la fuite est importante, on qualifie le timbre de soufflé et si elle est totale, on utilise le terme désonorisé ;
timbre éraillé : il correspond aux irrégularités vibratoires perçues dans le son émis. Si les irrégularités sont légères, on utilise le terme grésillant et si elles sont plus marquées, le terme bitonal ;
timbre forcé : il désigne l’impression auditive d’effort pendant la phonation. On peut utiliser le terme serré si l’effort est minime.
À côté de ces altérations plus ou moins constantes, nous relevons des altérations ponctuelles nommées accidents de détail : coup de glotte (mise en accolement brutale des cordes vocales c’est-à-dire attaque du son forcée), couac (irrégularité du son), désonorisation (interruption de la vibration)… souvent rencontrés à l’attaque ou à l’extinction du son.
Nous utilisons l’échelle d’Hirano. Il s’agit d’un outil simple et fiable d’évaluation clinique de la voix, créé par HIRANO en 1981 et complété par DEJONCKERE en 1985. Chaque lettre du score GRBASI correspond à l’initiale d’un paramètre de timbre (en anglais), que l’examinateur cote entre 0 (normalité) et 3 (altération maximale), les 4e et 5e paramètres s’excluant mutuellement, le caractère hypotonique s’opposant par définition au caractère hypertonique. En ce qui concerne la voix chantée, en plus des observations décrites ci-dessus, et si l’orthophoniste a une expertise en voix chantée, il peut observer les points suivants :
étendue vocale ;
qualité des aigus/graves ;
qualité du timbre, richesse en harmoniques ;
portée de la voix (singing formant) ;
possibilités de nuances sur toute la tessiture ;
présence et qualité de vibrato.
Ces 6 critères dépendent du style, du répertoire et du registre d’expression et sont recherchés dans certains cas et non souhaitables dans d’autres cas.
Justesse.
Présence de forçage.
Qualité du souffle phonatoire.
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La prise en soin de la voix en orthophonie. S’ouvre dans une nouvelle fenêtre Dialogue à 2 voix entre une jeune praticienne et une orthophoniste plus expérimentée © 2023 Elsevier Masson SAS
Suzon Le Doledec Orthophoniste en cabinet libéral et au CH Annecy Genevois Martine Dupessey Orthophoniste, formatrice auprès des orthophonistes Pratiques vocales et rééducation et auprès de professionnels de la voix, enseignants, avocats, guides, médiateurs Bien utiliser sa voix
Dans la collection Orthophonie
400 exercices en dysorthographie et dysgraphie S’ouvre dans une nouvelle fenêtre – Comprendre, évaluer, agir, par F. Estienne et T. De Barelli-Sponar, 4e édition, 2023, 256 pages. 100 exercices pour adultes S’ouvre dans une nouvelle fenêtre, par M.-C. Perret, Collection Orthophonie, 2022, 232 pages
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