Interview du Professeur Claire Mounier Vehier, MD, PhD
15 septembre 2021
Diversité et inclusion : le genre Par Monique Remillieux
Elsevier soutient les femmes professionnelles de santé
Pr Claire Mounier Vehier est Rédactrice en Chef de La Presse Médicale Formation S’ouvre dans une nouvelle fenêtre .
Nous l'avons interrogée sur la place des femmes en médecine et dans les comités de rédaction.
Retour d'expérience :
Pr Claire Mounier Vehier, MD, PhD
Médecine Vasculaire - Centre d'excellence Européen d'HTA
Institut Coeur-Poumon Bd du Professeur Jules Leclercq. CHU, F-59000 Lille.
Cofondatrice de Agir pour le Coeur des Femmes /
www.agirpourlecoeurdesfemmes.com S’ouvre dans une nouvelle fenêtre
Présidente de l'Association de Cardiologie Nord-Pas de Calais
Ancienne Présidente de La Société Française d’Hypertension Artérielle
Elsevier-Masson : Le fait d’être une femme a-t-il influencé votre carrière et, si oui, comment ?Pr Claire Mounier Vehier : Oui, absolument ! Le cursus est bien plus compliqué : il faut « faire ses preuves », bien plus que les hommes ! En parallèle, il faut arriver à conjuguer vie de mère et vie professionnelle. Pour ma part, j’étais très motivée par le désir profond de montrer qu'en tant que femme, on est aussi capable que nos confrères masculins, mais avec des visions stratégiques différentes et une gestion d'équipe et de l’humain autre.E.M. : Avez-vous appliqué des stratégies particulières pour développer votre carrière et, si oui, lesquelles ?C.M.V. : Je n’ai pas eu l’impression de développer une stratégie. Ma carrière s'est faite et construite au fil de l'eau, avec un désir profond d’engagement pour le service public, et beaucoup de convictions. J’ai eu la chance de connaître et de saisir une succession d'opportunités, mais en travaillant énormément, à la fois par vocation et par passion.À votre avis, pourquoi y-a-t-il peu de femmes rédactrices en chef ou adjointes dans les comités de rédaction des revues médicales ?C.M.V. : Les comités sont essentiellement masculins car historiquement, les professeurs de médecine, les « sachants », les « référents » sont surtout des hommes ! Avec sans doute en plus une cooptation entre confrères masculins.E.M. : Pensez-vous qu’une augmentation du nombre de femmes dans les comités des revues scientifiques changera quelque chose et, si oui, comment ?C.M.V. : De la même façon que nos visions de gestion des postes hospitaliers sont différentes, la façon d’organiser le travail d’édition d’une revue sera aussi différent. Les femmes ont une vision plus transversale, moins d'égo, plus d’esprit d’équipe et de compagnonnage ; elles sont aussi plus créatrices, plus innovantes.