Dix règles d’or en traumatologie
France | 9 mai 2019
Par Monique Remillieux
Cet article est extrait de l'édition 2019
Merci de vous reporter désormais à l'édition 2023 du Méga-guide pratique des urgences S’ouvre dans une nouvelle fenêtre
1- Un(e) patient(e) n’a jamais rien!
Une radiographie normale n’est pas synonyme d’absence de lésion. Une contusion fait mal ; un traumatisme ligamentaire ou tendineux provoque une impotence fonctionnelle. Il faut identifier ou évoquer la lésion et proposer une conduite à tenir.
2- Poser les bonnes questions
Pas de bonne évaluation traumatologique sans anamnèse (mécanisme direct ou indirect) ni estimation de l’énergie cinétique.
3- Un site lésionnel peut en cacher un autre
À partir du point d’impact, l’énergie cinétique traverse le membre et peut créer des lésions à distance. Il faut toujours chercher des lésions associées.
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4- Éliminer le grand classique
Pour chaque région anatomique, il existe une lésion prépondérante (entorse latérale pour la cheville). Il est naturel de la rechercher en premier, mais elle ne doit pas être un diagnostic systématique ou de facilité en l’absence d’inspiration (l’entorse ne représente que 40% des lésions de la cheville).
5- Appliquer les règles prédictives
Lorsqu’elles existent, elles doivent être utilisées sans réserve. Leur sensibilité, généralement proche de 100%, garantit l’absence de lésion significative et permet de sursoir à l’imagerie (Ottawa, Nexus, Pittsburg, NOR, etc.).
6- Des radiographies de qualité
Pas d’interprétation correcte sans clichés corrects ; les critères de réussite doivent être connus (centrage, position du membre, incidence du rayon).
7- Éviter les pièges
Ne pas confondre arrachement osseux et os surnuméraires ; un arrachement osseux, même de petite taille, est une lésion ligamentaire ou tendineuse grave. Cacher la fracture visible et regarder autour à la recherche d’une autre.
8- Communiquer
Il est préférable de décrire une fracture avec un vocabulaire anatomique que de la désigner par un nom propre (risque d’erreur ou d’approximation); proximale/distale, latérale/médiale, type de trait, déplacement (position du fragment distal par rapport au fragment proximal).
9- Mettre au repos
La mise en décharge (membre inférieur) ou l’immobilisation (membre supérieur ou inférieur) sont les mesures antalgiques les plus efficaces.
10- Organiser un circuit de consultation post-urgences
En l’absence de diagnostic évident ou de risque de complication, il est impératif de pouvoir revoir un(e) patient(e) dans un délai court, en consultation post-urgence.
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MÉGA-GUIDE PRATIQUE DES URGENCES De l'Evidence based medicine à la pratique Dominique Pateron, Maurice Raphaël, Albert Trinh-Duc ISBN: 9782294760938 Paru le 22 mai 2019
Informations sur les auteurs
Dominique Pateron PU-PH, Sorbonne-Université, Chef de service des Urgences de l'hôpital Saint-Antoine, AP-HP, chef de pôle Urgences-Aval du Groupe hospitalier universitaire de l'est parisien, ancien président de la SFMU, président du collège national professionnel de Médecine d'Urgence (CFMU), membre du bureau du collège national universitaire de médecine d'Urgence (CNUMU), et directeur scientifique du traité EMC Médecine d'Urgence
Maurice Raphaël PH, Chef de service des Urgences de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, AP-HP, trésorier de la SFMU, du collège national professionnel de Médecine d'Urgence (CFMU), membre du comité éditorial du traité EMC Médecine d'Urgence, référent Urgentiste au DIU d'urgences traumatologiques (Paris XIII, Paris XI, Rennes, Besançon, Strasbourg)
Albert Trinh-Duc PH service des Urgences d'Agen, Vice-président de la commission d'évaluation initiale bénéfice-risque (ancienne commission d'AMM ANSM), membre du Groupe de Travail Cardio-Thrombose à l'ANSM, évaluateur externe de l'Unité des Essais Cliniques à l'ANSM, ex-Vice-Président de la Sous-Commission des référentiels de la SFMU, membre du réseau INNOVTE (Thrombose), membre actif du Cochrane Prehospital and Emergency Health Field
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