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Futurs kinés, mettez toutes les chances de votre côté !

7 avril 2018

Par Monique Remillieux

ANATOMIE TOME ZÉRO

Tout ce qu’il faut avoir assimilé AVANT de plonger dans l’étude de l’anatomie, par l’incomparable Michel Dufour. Le livre qui donne la pêche et les clefs pour comprendre !

Table des matières

Attention : hyper-important ! INTRODUCTION 1 LA FORME : LES CLÉS DE LA RÉUSSITE 2 LA FORME : LES GRANDES LIGNES DE L’ANATOMIE 3 LA FORME : LES BASES INCONTOURNABLES 4 LE FOND : MEMBRE SUPÉRIEUR (THORACIQUE) 5 LE FOND : MEMBRE INFÉRIEUR (PELVIEN) 6 LE FOND : TRONC 7 LE FOND : TÊTE 8 QROC 9 CORRIGÉS DES QROC CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE

Quelques extraits

INTRODUCTION

Lisez vraiment bien ceci… L’organisation des études instaure une année universitaire préparatoire après laquelle l’étudiant entreprend ses années d’études propres. Cette année préparatoire n’est pas spécifique à l’orientation ultérieure ; tout le monde y reçoit un enseignement généraliste commun, parmi lequel figure l’anatomie, jugée incontournable. Or l’anatomie est un énorme morceau à avaler. Qui plus est, son apprentissage est assez différent selon la profession visée. Ce qui est utile diffère sensiblement selon que l’on se destine à la chirurgie, à la psychiatrie, à l’infirmerie, à la kinésithérapie, à la rhumatologie, à la gastro-entérologie, à l’ostéopathie ou autre. L’orientation initiale pèse lourd sur les liens et les recoupements qui doivent agrémenter mais aussi faciliter l’étude de l’anatomie. La pédagogie spécifique à cette matière doit être clairement affichée dès le départ et servir de guide permanent au cheminement de l’étudiant, pour qui cela représente à la fois une aide et un canevas, face à cet investissement. Le temps passé à acquérir les bons réflexes de base est du temps largement gagné pour la suite. Cet investissement « doit » rapporter ! Cet ouvrage répond à ce besoin. Il s’agit d’un ouvrage de propédeutique à l’anatomie à orientation « appareil locomoteur ». La propédeutique est la science de l’apprentissage à apprendre une matière donnée dans son contexte. Il existe des livres de « généralités » en anatomie, des livres d’anatomie light pour débutant, ce qui ne sert pas à grand-chose. On y apprend un peu d’histoire, un peu sur le corps, à la manière des planches d’un dictionnaire médical. Certains ouvrages poussent même les explications très loin, mais le canevas pédagogique en matière d’orientation kinésithérapique est toujours absent, absolument et totalement absent, quant à l’orientation kinésithérapique : elle n’est même pas imaginée ! À notre connaissance, il n’existe aucun ouvrage semblable à celui-ci, abordant la forme et le fond de l’étude de l’anatomie pour des kinésithérapeutes. On pourrait l’intituler :

« COMMENT METTRE TOUTES LES CHANCES DE VOTRE CÔTÉ »

1. LA FORME LES CLEFS DE LA RÉUSSITE

(2 premières pages du chapitre)

Caractéristiques de l’orientation « kiné »

Choisir de « faire kiné » suppose certaines qualités, tout comme il existe certaines qualités à avoir pour faire un bon cuisinier, un bon vendeur, un bon dentiste, etc. À la différence de beaucoup de professions, le kiné peut travailler presque sans matériel. Ce n’est pas le cas d’un dentiste, ni d’un garagiste, ni d’un radiologue, etc. Son matériel réside en des mains habiles et une tête bien faite. Une « grosse tête » avec des mains maladroites, ou des mains habiles avec un pois chiche dans la tête ne peuvent pas donner de bons résultats. Sans philosopher, on peut affirmer que, pour être un bon kinésithérapeute, il faut 4 choses (fig. 1-1) : * être un bon bricoleur, c’est-à-dire savoir toucher, observer, essayer ce qui marche ou non, trouver une solution mécanique ; * avoir le sens relationnel. Un mécanicien n’a pas à tenir compte de la bonne volonté ou non de la voiture, à la différence de quelqu’un qui travaille sur la mécanique humaine. Il ne s’agit pas d’être un psychologue mais de faire preuve de psychologie dans le soin humain, ce qui revient souvent à du bon sens ; * faire preuve d’altruisme. Le gain financier suffit à un homme d’affaire mais, sans renier la nécessité de devoir bien gagner sa vie, la motivation de vouloir faire du bien à autrui est ici indispensable. L’ignorer, c’est aller au-devant de difficultés professionnelles certaines et de déconvenues ; * connaître la mécanique humaine, c’est-à-dire l’anatomie. Aucun réparateur ne peut agir s’il ne connaît pas la structure qu’il a sous la main. Sans anatomie : pas de traumatologie, pas de rhumatologie, pas d’orthopédie, pas de pédiatrie, pas de pneumologie, pas de neurologie, etc. C’est la raison pour laquelle la science anatomique est le socle incontournable sur lequel tout le reste, absolument tout le reste, se construit. Nous abordons ces différents points, d’importance inégale, dans les pages qui suivent.

1-1 Les 4 aptitudes requises pour un kinésithérapeute.

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Y a-t-il une anatomie spécifique au kiné ?

L’anatomie est « une ». Que le sujet soit femme ou homme, gros ou petit, musclé ou non, breton ou japonais, jeune ou non, il est bâti sur le même modèle humain, la même architecture, le même plan. Or, qui a rencontré celui qui est décrit dans les manuels d’anatomie ? Personne. C’est juste un prototype de l’espèce humaine, neutre. C’est en ce sens que l’anatomie est « une » ; c’est la fiche technique d’un individu lambda, qui ne fait aucun cas des caractéristiques propres à tout individu précis (fig. 1-2). De fait, si nous sommes bâtis dans le même moule, des variantes individuelles existent, mais ne sont intéressantes que lorsqu’elles ont un impact ou des retombées professionnelles, sinon elles encombrent l’esprit pour rien.

►1-2 Planche de myologie du dos d’un individu forcément « quelconque ».

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3. LA FORME LES BASES INCONTOURNABLES

(5 premières pages du chapitre)

Références spatiales

Position anatomique

Ce n’est pas une position naturelle ou fonctionnelle. La position anatomique a été décrite à la fin du XIXe siècle par les Allemands en référence à la position du militaire prussien (fig. 3-1a), mais elle est bien plus ancienne, déjà décrite au XVIe siècle par Dürer (fig. 3-1b). C’est ainsi que la position anatomique se distingue du « garde à vous » militaire car les paumes sont dirigées vers l’avant et non plaquées sur la cuisse. Elle n’est ni naturelle, ni fonctionnelle ; elle est figée dans une axialité absolue, membres supérieurs le long du corps, mains ouvertes en avant. Ce fait est important à noter car c’est la référence absolue et internationale, sans aucune exception ! C’est, par exemple, à partir de là que l’on détermine ce qui est en avant ou en arrière. Ainsi, le dos de la main est toujours le dos de la main, même si on retourne celui-ci de l’avant.

►3-1 La position de référence a été définie à partir de celle du soldat prussien (XIXesiècle) (a) et, déjà bien avant, avec la position anatomique chez Dürer (b). (Source : a, collection et photographie Bertrand Malvaux.)

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Axe anatomique

Un axe est une ligne droite de référence. Pour le corps humain en position anatomique, l’axe anatomique est la ligne allant du vertex (sommet du crâne) au milieu des deux pieds. C’est l’intersection des plans anatomiques sagittal et frontal (cf. plus loin). Cet axe, comme la position anatomique, n’est pas naturel. L’axe de confort du corps est, en réalité, une ligne brisée (mais il n’est pas de notre propos de développer cet aspect fonctionnel).

Plans anatomiques

Il existe 3 plans dans l’espace. Ces plans, orthogonaux entre eux, sont repris en anatomie avec un nom particulier. Ils sont déterminés à partir d’une position de référence, dite « position anatomique », standard et invariable. Chacun représente une vue 2D de l’individu, et non une vue 3D, ce qui implique une marge d’erreur. Il en est de même si l’on compare une carte de géographie du monde (2D) et une mappemonde (3D) (fig. 3-2).

►3-2 Chaque plan anatomique est une vue en 2D (a), qui déforme un peu la réalité 3D (b).

À partir de là, on distingue 3 plans de base, tous les plans qui leur sont parallèles portant le même nom (fig. 3-3).

►3-3 Les plans anatomiques ne tiennent pas compte de l’espace : l’individu peut être debout ou couché, il y a toujours un plan frontal de référence (a), un plan transversal (b) et un sagittal (c).

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Plan frontal Sans surprise, le plan frontal désigne le plan qui est dans le sens du front (ce que les Anglo-Saxons appellent coronal1) et sépare le corps en 2 moitiés : antérieure et postérieure. Sont frontaux tous les plans qui lui sont parallèles.

1. Terme qui vient du mot « couronne », en précisant qu’il s’agit d’une couronne « de César » (ses lauriers étaient posés quasi verticalement et non à plat comme une couronne royale).

Plan transversal Il s’agit du plan qui coupe le corps en 2 moitiés : une supérieure, une inférieure. Sont transversaux tous les plans qui lui sont parallèles. C’est ainsi que l’on coupe une demi-baguette de pain, transversalement. Plan sagittal C’est le plan antéropostérieur qui coupe le corps en 2 moitiés : droite et gauche. Sont sagittaux (ou parasagittaux) tous les plans qui lui sont parallèles. Le terme vient de sagitta, flèche2(sagittaire = archer).

Cela viendrait du fait que les premières dissections se pratiquaient sur des morts souvent tués d’une flèche frappant par l’avant ou l’arrière (jamais autrement), soit encore du fait que la suture supérieure du crâne (sagittale) aurait vaguement la forme d’une flèche avec la pointe en avant.

Orientations

Les orientations sont déterminées par les plans anatomiques, sont obligatoires et ne connaissent pas d’exception. Elles sont indépendantes des plans de l’espace (fig. 3-4).

►3-4 Les orientations du corps humain sont indépendantes de l’espace. Ainsi, pour l’homme qui a la tête en bas, la tête est toujours dite du côté

« supérieur » du corps et les pieds du côté « inférieur ».

« supérieur » du corps et les pieds du côté « inférieur ».

Cas des termes « interne » et « externe » Deux mots ont été mis en gras ci-dessus : interne et externe. Le mélange des nomenclatures est source d’erreurs ; il faut le savoir. La nomenclature actuelle, contrairement à l’ancienne, est plus conforme à l’usage habituel de ces mots. À l’hôpital vous dites : « Bonjour monsieur l’interne » et non « Bonjour monsieur le médial ». Dans un lycée, un élève « externe » n’est pas un élève « latéral ». Externe veut toujours dire « à l’extérieur » et interne « à l’intérieur », ce qui n’a rien à voir avec l’orientation latérale (vers le côté) ou médiale (vers l’axe médian), comme c’était le cas dans l’ancienne nomenclature. Cas des termes anglo-saxons Les termes officiels sont parfois remplacés par d’autres, souvent utilisés par les Anglo-Saxons, ou en pratique clinique. Ils prennent comme référence la disposition animale, où les termes de supérieur et d’inférieur sont équivoques (fig. 3-5). On peut d’ailleurs savoir que, théoriquement, les membres supérieur et inférieur se nomment respectivement : thoracique et pelvien.

►3-5 Pour l’homme qui nage comme pour le poisson, ce qui vers le haut de la figure est dit « dorsal », ce qui est vers le bas est dit « ventral », ce qui est vers la gauche est dit « crânial » et ce qui est vers la droite est dit « caudal ».

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Le terme de ventral est peu utilisé ; dorsal l’est en revanche très souvent. Pour la main et le pied, les termes deviennent palmaire ou plantaire et dorsal. On se réfère aussi à l’axe corporel pour dire qu’une structure est proximale (proche) ou distale(distante, éloignée) en référence au centre du corps, ce qui est parfois plus simple. Par exemple : pour le membre supérieur, le bras est proximal, la main est distale. Au tronc, on parle parfois de crânial et caudal (cf. fig. 3-5).

Cas des termes d’origine et de terminaison Ces termes sont absolument conventionnels et ne répondent à aucune vraie logique, sinon de privilégier ce qui est plus proche de l’axe corporel pour parler d’origine et plus éloigné pour parler de terminaison. Mais il y a des exceptions, notamment quand on prend le point généralement fixe comme origine. Ainsi, les ligaments croisés du genou ont toujours eu l’insertion tibiale considérée comme origine et la fémorale comme terminaison3 (le pied étant le point fixe au sol). Pour de simples raisons de clarté conventionnelle, il est fortement déconseillé d’inverser ces termes. En cas d’hésitation, on peut toujours parler d’insertion crâniale ou caudale (haute ou basse), et latérale ou médiale.

3  Cela est peut-être dû à l’intérêt que portent les chirurgiens à ces gros ligaments pour lesquels la situation en charge du membre inférieur est une référence logique.

Apprendre et comprendre l’anatomie © 2018, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Vous venez de lire des extraits de l’ouvrage Apprendre et comprendre l’anatomie Appareil locomoteur S’ouvre dans une nouvelle fenêtre

Auteur

Michel Dufour

Cadre de santé en kinésithérapie, titulaire d’un DU d’anatomie clinique et d’un DU en biomécanique. Professeur dans les IFMK de l’EFOM, de Berck, de Casablanca et à Paris XIII. Co-fondateur d’Applicanat (www.applicanat.fr S’ouvre dans une nouvelle fenêtre)