Genre et professions de santé : enfin un sujet de recherche
5 décembre 2022
Par Monique Remillieux
La problématique du genre et des professions de santé devient (enfin) un sujet de recherche. Pour preuve ces 2 projets présentés l’un en septembre 2022 au 124e Congrès Français de Chirurgie, l’autre au 116ème congrès d’urologie en novembre 2022. Avec des conclusions qui n’étonneront personne…
La profession chirurgicale : entre permanences et reconfigurations au prisme du genre
M.Lesénéchal, Université Lumière Lyon 2, Lyon, France Journal de chirurgie viscérale S’ouvre dans une nouvelle fenêtre Vol 159 - Numéro 4 Supplément 1 - septembre 2022- 124e Congrès Français de Chirurgie, Paris 2022 P. S67-S116
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Ce travail de recherche avait pour projet d’analyser les évolutions qui transforment l’éthos professionnel chirurgical, c’est-à-dire l’ensemble des choses considérées comme indispensables à un bon exercice du métier et qui, durant l’apprentissage des futur·es professionnel·les, modifie leur façon d’être, penser et agir afin de les faire devenir des chirurgien·nes compétent·es. Cette analyse se fait au prisme du genre, ce qui signifie qu’elle porte particulièrement attention à ce qu’impliquent ces transformations de l’éthos quant à l’égalité entre hommes et femmes chirurgien·nes.Cette étude repose sur une observation non-participante de quatre mois dans un service de chirurgie digestive, complétée par la conduite de seize entretiens semi-directifs avec des chirurgien·nes de différentes spécialités : digestive, orthopédique et gynécologique.Ce mémoire de fin d’études (100 p.) a permis de dresser un panorama des changements structurels et organisationnels qui transforment l’éthos professionnel, tels que la remise en cause du modèle de la disponibilité permanente ou la managérialisation des services. Ces évolutions sont permises par, autant qu’elles permettent, la féminisation et l’indifférenciation entre hommes et femmes dans l’exercice du métier. Toutefois, les hommes chirurgiens sont encore vus comme intrinsèquement plus aptes au métier, car plus compétents a priori. Bien plus, il n’y a de remise en question profonde de la division sexuelle du travail, car celle-ci se heurte au « tabou de similitude », à savoir l’idée que les hommes et les femmes ne pourront jamais être véritablement égaux et avoir les mêmes rôles sociaux.Déclaration de liens d’intérêts L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.
Féminisation de l’urologie et plafond de verre : enquête auprès des femmes urologues en France
C. Methorst, I. Cholley, L. Rouache, A. Delgal, S. Genevois, G. Fiard, G. Pignot, pour l’association AUDE Progrès en urologie FMC S’ouvre dans une nouvelle fenêtre Vol 32 - Numéro 3 Supplément 1 - novembre 2022 - 116e congrès français d'urologie P. S1-S132
L’urologie est longtemps restée la spécialité la moins féminisée (environ 10 % de femmes parmi les urologues français). Depuis plusieurs années, le nombre de femmes choisissant la spécialité urologique augmente de manière exponentielle en France (+23 % entre 2007 et 2016, et +72 % entre 2016 et 2020). L’objectif de cette étude était d’évaluer les caractéristiques démographiques des femmes urologues et leur ressenti en termes de discrimination.
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