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Guide de la petite enfance : le sommeil

France | 15 décembre 2022

Par Monique R

Guide de la petite enfance - le sommeil

Guide de la petite enfance - le sommeil

Nous vous invitons à découvrir le chapitre 3 Le sommeil du nouveau-né du Guide de la petite enfanceS’ouvre dans une nouvelle fenêtre

Guide de la petite enfance

Guide de la petite enfance

Les 17 chapitres de l'ouvrage sont structurés en 5 parties

  1. Accueil du nouveau-né. Réponses aux besoins et premiers soins

  2. Développement de l'enfant de 0 à 6 ans

  3. Activités d'éveil et de jeux.

  4. L'enfant au quotidien Bien-être, sécurité et éducation

  5. Accompagnement et prise en charge d'un enfant malade

La partie 1 comprend  4 chapitres  (Les caractéristiques du nouveau-né, les premiers examens, les soins d’hygiène et de confort, L'alimentation des quatre premiers mois, Le sommeil du nouveau-né, les conseils de prévention.) et 20 fiches pratiques (le bain, le change, le soin du cordon ombilical...)

Le sommeil du nouveau-né

Le sommeil a une importance fondamentale pour la santé et le démarrage de la croissance de l'enfant. Il faut savoir que le déroulement du sommeil du nouveau-né (appelé cycles de sommeil) est différent de celui de l'enfant plus grand et que les heures de sommeil occupent une grande partie du temps (à peu près 17 à 20 heures). Des précautions sont à prendre dans l'environnement, pour favoriser un sommeil paisible.

Le sommeil du nouveau-né

Le sommeil du nouveau-né

De plus, il faut savoir que la quantité de sommeil n'est pas, à elle seule, un indice de bonne santé. La qualité doit être prise en considération : un bon sommeil s'identifie chez l'enfant par sa position de nidation, son visage détendu, confiant, un enchaînement des cycles de sommeil sans interruption, suivi d'un réveil spontané : l'enfant est souriant, de bonne humeur. Son sommeil a permis la réorganisation physique et mentale qui lui était nécessaire, il a «joué son rôle»! Il faut apprendre aux parents à connaître les «phases de sommeil».

Le nouveau-né et le nourrisson doivent dormir sur le dos.

SITUATION

Le sommeil de Zoé (10 jours).Dès que ses besoins fondamentaux sont satisfaits, en particulier lorsqu’elle vient de téter, Zoé dort paisiblement dans son berceau, à plat dos. Sa mère observe attentivement ses mimiques. Lorsque Zoé est dans sa première phase de sommeil, elle paraît agitée. Elle a des trémulations sur tout le corps ; au niveau du visage elle esquisse des grimaces, avec des mouvements involontaires des paupières, des lèvres ; parfois elle fait un sourire. Zoé bouge également un bras, puis ses doigts et puis brusquement, elle s’apaise, comme si le vrai sommeil ne commençait que dans un deuxième temps ! Elle va ainsi dormir plusieurs heures d’affilée… jusqu’à la prochaine tétée, où elle se réveillera.

LES QUESTIONS QUE L'ON SE POSE

  • Quelle est la particularité du sommeil du nouveau-né ?

  • Qu’appelle-t-on « phases » de sommeil ?

  • Peut-on réveiller le bébé lorsqu’arrive l’heure de la tétée ou doit-on attendre son « réveil naturel » ?

  • Quelles sont les normes de la durée quotidienne du sommeil ?

  • Quelle est la position de sommeil recommandée ?

  • Qu’est-ce qui peut perturber le sommeil de l’enfant ?

  • Où installer la chambre de bébé ?

  • Comment la meubler ? Quel lit acheter ?

  • Quelle est la température optimale de la chambre pour le bébé ?

La particularité du sommeil du nouveau-né5

5. Les particularités du sommeil de l'enfant sont développées dans la 4e partie de l'ouvrage («L'hygiène de vie, le bien-être et la sécurité de l'enfant», chapitre 12)

À la naissance, le nouveau-né ne connaît pas l’alternance jour-nuit. Les cycles de sommeil sont courts : 50 à 60 min, ce qui correspond à 18 ou 20 cycles par 24 heures. Le rythme endormissement-éveil est essentiellement lié à la sensation de satiété et de faim. Chaque cycle comprend deux états de sommeil (le sommeil agité et le sommeil calme).

LE SOMMEIL AGITÉ

Le nouveau-né s’endort toujours en entrant dans la phase de sommeil agité ou « sommeil de rêves », appelé plus tard sommeil paradoxal, qui dure environ 30 min. On peut observer :

  • des mouvements corporels (doigts, orteils, flexion des jambes) et des mouvements oculaires (ses yeux bougent sous les paupières) ;

  • des petits sourires (appelés « sourires aux anges ») ;

  • une respiration irrégulière, haletante (le pouls est rapide)

Fig 3.1 Sommeil agité.

Fig 3.1 Sommeil agité

Fig 3.1 Sommeil agité

LE SOMMEIL CALME

Ce cycle fait suite au sommeil agité. Il dure environ 20 à 30 min. Au cours de ce cycle, on constate que :

  • le bébé est immobile (d’où le terme sommeil calme) ;

  • le visage est détendu, les yeux fermés sans mouvement ;

  • la respiration est régulière.

Fig 3.2 Sommeil calme.

Fig 3.2 Sommeil calme

Fig 3.2 Sommeil calme

LE SOMMEIL DE TRANSITION

Au bout d’une heure environ, le nouveau-né est tout près de l’éveil puis se rendort, et un autre cycle recommence.

Le rôle du sommeil chez le nouveau-né

Pour être en mesure de respecter le rythme physiologique du sommeil du nouveau-né, il est nécessaire de comprendre son rôle dans l’équilibre physique et psychique.

RÔLE DU SOMMEIL AGITÉ

Il a une influence sur la maturation du système nerveux. La perturbation du cycle de sommeil agité peut provoquer des troubles du comportement de l’enfant : enfant nerveux, agitation, troubles de l’appétit.

RÔLE DU SOMMEIL CALME

L’hormone de croissance est sécrétée pendant cette phase, elle a un rôle fondamental pour le développement de l’enfant. La perturbation du cycle de sommeil calme peut provoquer des troubles de la croissance.

L'évolution de la durée et du rythme du sommeil

À la naissance, le nouveau-né est poly phasique, c'est-à-dire qu'il ne connaît pas l'alternance du jour et de la nuit. Son cycle de sommeil (sommeil calme-sommeil agité) ne dure que 50 à 60 min et le rythme endormissement-éveil est essentiellement lié à la sensation de satiété et de faim. On dit que son rythme est ultradien.

Progressivement, le sommeil de l’enfant se structure :

  • vers la fin du premier mois

    , la prédominance du sommeil nocturne et de l’éveil diurne apparaît ;

  • vers 6 mois,

    le sommeil se répartit en quatre périodes : une nuit et trois siestes le jour ;

  • vers 10-12 mois

    , le sommeil est réparti en trois périodes : une nuit et deux siestes, dont la durée dépend des besoins de l’enfant, soit en complément du sommeil nocturne, soit en réparation d’une fatigue physique particulière (activités motrices, sorties, maladies, etc.) (tableau 3.1) ;

  • à partir de 2 à 3 ans,

    le cycle de sommeil de l’enfant devient identique à celui de l’enfant plus grand : une nuit de 10 h environ et 1 sieste l’après-midi (1 à 2 heures) si le besoin de l’enfant le nécessite.

Tableau 3.1 Durée et rythmes du sommeil de la naissance à 1 an*

Âge

Sommeil nocturne

Sommeil diurne

Durée totale

À la naissance

-

-

17 h  à 20 h

1 mois

10 h

6 à 7 h

16 h à 17 h

6 mois

9-10 h

3 siestes de 1 h 30 à 2 h

14 h  à  16 h

1 an

10 h

2 siestes de 1 h 30 environ

13 h environ

* Ne pas oublier les importantes variations individuelles.

MÉMO

Le cerveau ne dort jamais !

Grâce à l’électroencéphalogramme qui permet de capter et d’enregistrer les pulsations électriques émises par le cerveau, on sait que ce dernier ne s’endort pas. Seul le rythme de son activité se modifie. En étudiant la durée et la profondeur du sommeil, on a pu tracer la représentation graphique d’une nuit (l’hypnogramme). Chacun possède le sien. Notons que, dès la naissance, l’enfant a un rythme de sommeil qui lui est propre. Il existe des « petits » et des « gros » dormeurs.

Les facteurs de perturbations du sommeil du nouveau-né

Les contraintes de la vie sociale actuelle rendent délicat le respect des besoins de sommeil du nouveau-né. Toutefois l’adulte devra éviter au maximum tous les facteurs de perturbation du sommeil. Par exemple, les réveils répétés du nouveau-né à cause d’un environnement bruyant :

  • cris d’enfants plus grands ;

  • conversations animées ;

  • télévision, jeux vidéo, consoles de jeux, téléphone portable, musiques, tablettes, et écrans proches du berceau.

  • mais aussi à cause d'une alimentation mal conduite ou insuffisante

Les parents doivent tout faire pour favoriser la maturation du sommeil et donc son passage du rythme ultradien au rythme circadien. Il faut exposer le bébé à ce qu'on appelle les donneurs de temps (activités diurnes, suppression de l'alimentation nocturne, alternance lumière obscurité calquée sur les rythmes de vie, heure de lever précoce et régulière).

RÔLE DE LA PROFESSIONNELLE

Aider le nouveau-né à trouver son rythme de sommeil

La professionnelle expliquera aux parents que, en répondant de façon adaptée aux besoins de l’enfant, et grâce à la régularité des soins, on l’aide à trouver progressivement son propre rythme.

Pour connaître les phases de sommeil du nouveau-né, il faut apprendre à l’observer, ainsi l’on pourra distinguer la phase de sommeil agité de celle du sommeil calme.

Observer le sommeil du nouveau-né

Il faut savoir que le nouveau-né, au cours du sommeil agité :

  • capte tous les messages du monde extérieur. Il faut donc veiller à créer un environnement paisible autour de lui ;

  • peut ouvrir les yeux, ou parfois pleurer !

LL'erreur serait de prendre ces manifestations pour des signes d'appel ou de détresse et de chercher à le consoler. Cette attitude perturberait totalement le sommeil de l'enfant. Par ailleurs, il faut également comprendre qu'au début de la vie «l'horloge chronobiologique» est encore mal réglée et que (comme pour l'alimentation) les besoins de sommeil sont anarchiques. Au fur et à mesure de la croissance s'installera un rythme de sommeil régulier. Le rythme alimentaire met trois mois pour se régulariser, le rythme de sommeil jour-nuit également. Il existe donc une période de transition de quelques semaines où il faut savoir s'adapter au rythme de sommeil du bébé (même si cela est parfois fatigant) ; il ne faut surtout pas demander au bébé de s'adapter aux rythmes de vie du groupe familial. C'est la maturation cérébrale de l'enfant qui règle son «horloge intérieure», ce n'est pas l'adulte responsable du bébé, aussi bien intentionné soit-il.

En résumé : le caractère du sommeil étant propre à chaque enfant, la meilleure façon de déterminer les besoins réels de sommeil d'un enfant est de l'observer pendant plusieurs jours et de noter fidèlement son comportement.

Quels conseils donner aux parents qui pratiquent le co-sleeping ?

On sait que dans certaines cultures, ce type de couchage est très prisé. Et il faut respecter les traditions de chacun. Cependant, afin de prévenir la mort inattendue du nourrisson, on se doit de prévenir les familles des risques encourus par le co-sleeping.

À la sortie de la maternité, la maman ressent le plaisir d’être proche de son bébé, de le caresser, de le tenir contre elle. Pour la maman qui allaite, l’avoir tout près d’elle est souvent décrit comme étant « plus pratique » pour l’allaiter en pleine nuit. Mais le lit des parents n’est pas adapté au nouveau-né. L’enfant est trop petit pour les couvertures, les couettes et oreillers ; il risque de s’étouffer durant son sommeil. Les parents risquent également de l’écraser ou de le pousser. Il peut tomber du lit parental. Le co-sleeping est donc fortement déconseillé.

Pour rester proche du tout-petit, on peut mettre le lit du bébé dans la chambre des parents. Mais à partir de 6 mois, il est conseillé d’habituer progressivement l’enfant à sa propre chambre.

On peut bien sûr l’installer dès la naissance dans sa propre chambre à condition qu’elle ne soit pas trop loin des parents si l’enfant pleure. On peut l’installer avec sa fratrie si cela ne génère pas de dérangement pour les uns ou les autres. De même, l’assistante maternelle veillera à respecter le sommeil de chaque enfant en adaptant les couchages en fonction des « petits » et « gros » dormeurs. Il est illusoire de croire qu’au même âge, tous les enfants dorment autant et qu’ils doivent tous dormir ensemble.

Choisir un berceau ou un lit ?

Devant la gamme très étendue des jolis berceaux qui ornent les vitrines des magasins, les futures mamans ont souvent des « coups de cœur » et préfèrent le choix du berceau à celui du lit, même si elles savent que son usage sera de courte durée. Le berceau est en effet le symbole d’une future naissance, il est déjà aux dimensions du nouveau-né et l’on comprend fort bien toute la charge affective qu’il représente… certaines familles préfèrent utiliser un couffin, avec l’idée que l’enfant se sentira « plus enveloppé » ou « moins perdu », comme dans le ventre de sa maman. Ce type de couchage peut convenir pour les premières semaines mais n’est pas conseillé car moins bien aéré qu’un berceau et finalement rapidement trop petit pour le bébé qui grandit vite.

  • Le berceau peut servir jusqu’à l’âge de 6 mois (dimensions : 90 cm × 40 cm). On s’assurera du respect des normes de sécurité, normes NF EN 1130, de l’espacement des barreaux inférieur à 7 cm et de la stabilité du berceau. On évitera de le placer à proximité d’un radiateur ou d’un rideau.

  • Le petit lit de la naissance jusqu’à 2 ans et demi à 3 ans (dimensions : 120 cm × 60 cm), mais peut aussi être utilisé dès la naissance, le sommier étant mis en position haute. Les constructeurs ont souvent prévu deux niveaux de hauteur de sommier, afin que le lit soit évolutif. On adoptera la position basse du sommier quand l’enfant sera en âge de se mettre debout et qu’il risque de passer par-dessus les barreaux du lit.

On évitera de « récupérer » le lit de famille, qui a souvent une forte charge émotionnelle, mais qui n’est pas aux normes et risque d’être dangereux pour le bébé.On s’assurera du respect des normes de sécurité, normes NF EN 716-1. Les montants du lit doivent être suffisamment hauts (60 cm) quand le sommier est en position basse, pour éviter les chutes.

Pour les lits d’occasion, on veillera à repeindre la peinture qui s’écaille et que l’enfant peut manger. On changera le matelas. Celui-ci doit être ferme et adapté à la taille du lit.

Les lits parapluie, lits pliables sont à utiliser ponctuellement sans rajouter de matelas supplémentaire. C’est une solution d’appoint pour les vacances par exemple.

Ne pas oublier

Dans le cadre de la prévention de la mort inexpliquée du nourrisson, qu'il doit dormir :

  • sur le dos sans contraintes même si RGO ;

  • sur un matelas rigide ferme aux dimensions du lit ;

  • sans couette ni couverture mais turbulette ;

  • sans objets inutiles voire dangereux dans le lit (cale coussin, oreiller, tour de lit, grosses peluches, serviettes, langes, aucun linge tête, visage).

La couverture "version emmaillotage"

Depuis les recommandations du ministère de la Santé pour prévenir la mort inattendue du nourrisson, la couverture ne fait plus partie de l’environnement des bébés (on lui préfère la « turbulette » ou « gigoteuse » qui protège et réchauffe sans risque de surchauffe).

Mais la couverture revient sous une nouvelle forme, qui remet au goût du jour une pratique courante autrefois pour relaxer les bébés : l’emmaillotage.

L’emmaillotage n’est pas recommandé par les pédiatres*.

Les dernières recommandations américaines de 2016 pour la prévention de la mort inattendue du nourrisson sont le couchage exclusif sur le dos, l’utilisation d’un matelas ferme, d’un lit adapté sans bordures ni oreiller, dans la chambre des parents (mais pas dans leur lit !) sans exposition au tabac ou a d’autres substances toxiques, ainsi que l’allaitement maternel et l’utilisation de la tétine sont des éléments pour la prévention de la mort inattendue du nourrisson.

*Pease AS et al. Pediatrics 2016 ; 137 : e20153275.

Guide de la petite enfance, Accompagner l’enfant de 0 à 6 ans © 2023 Elsevier Masson SAS Tous droits réservés.

Auteurs

Jérôme Valleteau de Moulliac, Muriel Beliah-Nappez, Jacqueline Gassier, Evelyne Allègre, Claudine Montenot Wagner

4édition actualisée par

Jérôme Valleteau de Moulliac

Pédiatre libéral, ancien attaché consultant du service de pédiatrie à l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne et pédiatre à la maternité de l'hôpital américain de Paris

Jacqueline Gassier

Puéricultrice DE, professeur STMS

Muriel Beliah-Nappez

Pédiatre de la ville de Paris

Évelyne Allègre

Psychothérapeute

Claudine Montenot-Wagner

Puéricultrice, cadre supérieur de santé, coordinatrice Petite Enfance à la direction Enfance de la mairie de Montpellier

Guide de la petite enfance Accompagner l'enfant de 0 à 6 ans J.Valleteau de Moulliac, M.Beliah-Nappez, J.Gassier, E.Allègre, C.Montenot Wagner ISBN 9782294772740 4e édition, 2023 En savoir plusS’ouvre dans une nouvelle fenêtre

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