Les glandes surrénales
France | 14 avril 2021
L'anatomie et la physiologie pour les infirmier(e)s
Vous trouverez ci-dessous un extrait de la 4e édition
Merci de vous reporter désormais à la 5e édition de 2024
L'anatomie et la physiologie pour les infirmier(e)s édition 2024 S’ouvre dans une nouvelle fenêtre
Nous vous proposons de découvrir un extrait du chapitre 10 Système endocrinien de l’ouvrage L’anatomie et la physiologie pour les infirmier(e)s S’ouvre dans une nouvelle fenêtre
Cet ouvrage présente en face à face des textes et des illustrations issues du Gray’s Anatomie pour les étudiants S’ouvre dans une nouvelle fenêtre. Ses 11 chapitres reprennent les principaux appareils et systèmes du corps humain. Idéal pour apprendre et réviser son anatomie en IFSI.
plan du chapitre 10 Système endocrinien
ANATOMIE
Hypothalamus
Hypophyse
Glande thyroïde
Morphologie interne
Parathyroïdes
Pancréas
Glandes surrénales
Gonades
PHYSIOLOGIE
Hormones
L'essentiel en un coup d'œil
Nous vous proposons ici la section Glandes Surrénales
Système endocrinien : Glandes Surrénales
Définition
Les glandes surrénales sont deux glandes endocrines de petit volume jouant un rôle essentiel dans le contrôle de la tension artérielle et dans la synthèse d’une hormone vitale : le cortisol.
À retenir
La corticosurrénale produit les hormones corticostéroïdes que l’on peut répartir en trois groupes :
Les minéralocorticoïdes : (exemple : aldostérone) réglant l’équilibre hydro-électrolytique (rétention de Na, élimination de K, économie de l’eau) ;
Les glucocorticoïdes : (exemple : cortisol) jouant sur le métabolisme du glucose (diminution de la consommation cellulaire de glucose, régulation de la néoglucogenèse), réponse aux situations de stress, atténuation des phénomènes inflammatoires ;
Les androgènes : hormones mâles formées lors de la synthèse et de la dégradation des corticoïdes.
La médullosurrénale produit la noradrénaline et l’adrénaline qui élèvent la pression artérielle et le volume systolique du cœur (la noradrénaline et l’adrénaline peuvent également être synthétisées dans le neurone post-ganglionnaire du système sympathique).
Situation
Les glandes surrénales sont situées dans la région abdominale lombaire en position rétro-péritonéale. Elles coiffent le pôle supérieur de chaque rein.Les reins et les glandes surrénales sont séparés par du tissu adipeux mais inclus dans une même capsule adipeuse.
Morphologie externe
Les glandes surrénales ont une forme de virgule encapuchonnant les reins, la glande surrénale droite est plutôt triangulaire, la gauche plutôt semi-lunaire.Chaque glande surrénale comporte à sa face postérieure un hile où entrent et sortent les vaisseaux et les nerfs.
Morphologie interne
Chaque glande surrénale est entourée par une capsule fibreuse qui envoie des prolongements à l’intérieur de la glande. On distingue deux parties aux glandes surrénales :
Le cortex (corticosurrénale) : large, de couleur brunâtre, représentant 80 à 90 % du poids de l’organe, situé en périphérie, formé de cordons de cellules épithéliales traversés par les vaisseaux et les nerfs qui vont à la médulla. En période d’activité génitale les cellules épithéliales se répartissent en trois zones :
Zone glomérulée : externe,
Zone fasciculée : intermédiaire et majoritaire,
Zone réticulée : interne ;
La médulla (médullosurrénale)
: plus étroite, de couleur grise ou blanche, située au centre de la glande, formée d’un amas de cellules sympathiques entre lesquelles se disposent de larges capillaires et des veines.
Lien avec la pathologie
Un hyperfonctionnement des glandes surrénales (syndrome de Cushing) se traduit par une hypersécrétion de cortisol. Dans certains cas, il peut s’y associer une hypersécrétion d’androgènes (hormones mâles) ou plus rarement d’aldostérone. On distingue les syndromes de Cushing dont la cause est primitivement surrénalienne et les hypersécrétions secondaires.Les causes surrénaliennes primitives sont:
Les tumeurs bénignes des surrénales (adénomes) ne sécrétant que du cortisol ;
Les tumeurs malignes (corticosurrénalomes) sécrétant cortisol et androgènes.
Les hypersécrétions secondaires sont surtout représentées par la maladie de Cushing : hyperplasie bilatérale des surrénales secondaire à une hypersécrétion d’ACTH, elle-même due à un adénome de l’hypophyse.Cliniquement, l’augmentation du taux de cortisol sanguin provoque : une répartition des graisses siégeant à la face et sur le tronc (obésité facio-tronculaire), une rougeur de la face, une amyotrophie de la racine des membres les rendant grêles, une fragilité de la peau et des capillaires avec hématomes, ecchymoses, purpura, vergetures pourpres sur l’abdomen, les flancs, les seins, une ostéoporose avec des douleurs rachidiennes et des fractures faciles, une aménorrhée chez la femme, une impuissance chez l’homme, des troubles psychiques (dépression), un arrêt de la croissance chez l’enfant, des signes de virilisation chez la femme.Biologiquement, on note : une hyperglycémie, une hypernatrémie, une hypokaliémie, une polyglobulie.Le diagnostic d’hypercortisolisme repose sur les dosages biologiques :
Dix-sept cétostéroïdes et dix-sept OH stéroïdes augmentés dans les urines de vingt-quatre heures ;
Cortisol libre urinaire augmenté ;
Augmentation du taux de cortisol plasmatique avec rupture du cycle jour-nuit.
Le traitement est étiologique (exérèse tumeur surrénalienne, adénome hypophysaire) et symptomatique (anticortisoliques de synthèse).Un hypofonctionnement de la glande surrénale (insuffisance surrénalienne) est une urgence vitale. Elle correspond à un défaut de sécrétion des hormones produites par les glandes surrénales : glucocorticoïdes et minéralocorticoïdes.Elle peut être aiguë et rapidement fatale par collapsus vasculaire sur pertes majeures de sel. Le tableau clinique est alors relativement aspécifique (tableau de choc). L’une des étiologies les plus fréquentes est le sevrage d’une corticothérapie au long cours, méconnue ou négligée (insuffisance cortisolique isolée) ou la nécrose hémorragique bilatérale des surrénales pouvant survenir chez tout malade en situation de stress. Le traitement d’urgence est l’administration d’hémisuccinate d’hydrocortisone à la dose de 300 à 400 mg/j-litre par voie intraveineuse, sans attendre les résultats des dosages hormonaux.La cause la plus fréquente d’insuffisance surrénalienne est la maladie d’Addison, maladie auto-immune, responsable d’une insuffisance surrénalienne aiguë ou chronique se manifestant alors par des signes digestifs, psychiques, cardiovasculaires et généraux, apparaissant le plus souvent rapidement et pouvant évoluer vers un coma si le diagnostic n’est pas évoqué
Vascularisation
La vascularisation artérielle des glandes surrénales se fait par les artères surrénaliennes venant des artères phréniques inférieures et des artères rénales (branches de l’aorte abdominale).Les veines surrénaliennes se drainent dans la veine cave inférieure.L’innervation est sympathique.
Rapports
En haut : avec le diaphragme.
En arrière : avec le rein puis la partie postéro-inférieure du thorax qui se poursuit en bas par la paroi lombaire (muscle psoas).
En dedans : avec, à droite, la veine cave inférieure, à gauche, l’aorte.
En avant, à droite : en rapport par l’intermédiaire du péritoine avec, de haut en bas, la face postérieure du foie, le bloc duodéno-pancréatique, l’angle colique supérieur droit.
En avant, à gauche : en rapport, par l’intermédiaire du péritoine, avec de haut en bas la rate et la queue du pancréas, l’angle colique gauche.
Et maintenant un petit QCM
extrait du chapitre 12 QCM et QROC qui propose 11 QCM et QROC sur ce chapitre L'ouvrage propose également un entraînement sous forme de schémas muets (chapitre 13) ou à colorier (chapitre 14)
Parmi les propositions suivantes concernant les glandes surrénales, laquelle (lesquelles) est (sont) exacte(s) ?A. Les glandes surrénales sont des glandes endocrines périphériques. B. Les glandes surrénales sont des glandes exocrines périphériques. C. Les glandes surrénales sont situées dans la région abdominale lombaire. D. Les glandes surrénales sont rétro-péritonéales. E. Les glandes surrénales coiffent le pôle inférieur de chaque rein.
Réponse : A, C, D
Pratique : la carte mentale en fin de chapitre
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L'anatomie et la physiologie pour les infirmier(e)s © 2021, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Auteur : Sophie Dupont
Sophie Dupont Professeur des universités en anatomie et praticien hospitalier à l’hôpital Pitié-Salpêtrière
Avec la collaboration de Anne Muller Infirmière, ancienne formatrice en IFSI, maître de conférences à la Sorbonne
Illustrations issues du Gray’s Anatomie pour les étudiants réalisées par Richard Tibbits et Paul Richardson
L'anatomie et la physiologie pour les infirmier(e)s Sophie Dupont ISBN 9782294772993 4e édition, 2021