Myélome multiple
France | 11 octobre 2022
Par Anne Claire Nonnotte
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Myélome multiple
Vue d'ensemble
Observations générales
Cancers stadifiés à l'aide de ces systèmes
Myélome plasmocytaire
Cancers qui ne sont pas stadifiés à l'aide de ce système
Myélome multiple indolent (MMI)
Gammapathie monoclonale (GM) d'importance indéterminée
Macroglobulinémie de Waldenström
Myélome multiple (MM) : Hétérogénéité des plasmocytes (PC)
Trouble caractérisé par une infiltration de la moelle osseuse (MO)
Classification
Fondée sur un potentiel malin croissant
GM de signification indéterminée (MGUS)
Risque de progression → MM = 1 % par an
< 3 g/dl de protéine M sérique et < 10 % de PC dans la MO
Lorsque la progression se produit → généralement vers une MM ou une macroglobulinémie de Waldenström
Peut potentiellement progresser vers h Amylose primitive h Leucémie lymphocytaire chronique h Lymphome
GM de signification limite (MGBS) : Sous-classification (utilisation non généralisée) Risque plus élevé de progression vers le MM que vers la MGUS Différence = ↑ nombre de PC dans la MO (10-30 % pour la MGBS vs < 10 % pour la MGUS)
MMI
≥ 3 g/dl de protéine M sérique et ≥ 10 % de PC dans la MO
Aucune lésion des organes majeurs (asymptomatique)
Risque plus élevé de progression vers le MM
MM
Symptomatique : des dommages des organes cibles sont présents
Les dommages aux organes majeurs comprennent les éléments suivants (CRAB) h Calcémie élevée h Renal insufficieny (insuffisance rénale) h Anémie h Bone abnormalities (anomalies osseuses lytiques ou ostéopéniques)
Non sécrétant h Pas d'élévation de la protéine M dans l'urine ou le sang h Maladie suivie par le TEP scanner ou l'IRM
IgD MM
Syndrome POEMS : Polyneuropathie, Organomégalie, Endocrinopathie, protéine M, Skin changes (modifications de la peau)
Lésions osseuses scléreuses
La leucémie à cellules plasmocytaires est caractérisée par > 20 % de PC en circulation à tout moment
Anatomopathologie et physiopathologie
Voies de propagation
Principalement propagation intramédullaire
Propagation extramédullaire, en particulier dans les cas de maladie avancée Données générales
Commentaires
Trouble avec prolifération anormale des PC de la MO
L'agressivité varie selon les altérations génétiques des PC
Génétique
Rarement héréditaire
Sous-classifications génétiques multiples des PC
Facteurs pronostiques défavorables : Del chr 13 → mutation du rétinoblastome 1 ↑ index de la prolifération des PC Del chr 17p13 → inactivation du suppresseur de tumeur p53 t(4;14) → régulation à la hausse du récepteur 3 du FGF t(14;16) → régulation à la hausse du facteur de transcription MAF
Facteurs pronostiques neutres/favorables : Absence de facteurs de mauvais pronostic, plus un des éléments suivants t(11;14) → régulation à la hausse de la cycline D1 t(6;14) → régulation à la hausse de la cycline D3 Hyperdiploïdie
Étiologie
Inconnue
L'exposition aux herbicides, aux insecticides, au benzène et aux radiations ionisantes peut contribuer
Épidémiologie
Malignité osseuse primitive la plus courante
10 % des malignités hématologiques
↑ incidence chez les Afro-Américains
↑ incidence chez les hommes
Maladies associées
Myélofibrose
Aspect macroscopique
Infiltration focale ou généralisée de la moelle osseuse par des PC génétiquement modifiés
La maladie extramédullaire focale est appelée plasmocytome
Histologie
H&E
Importance du pourcentage de PC médullaires pour la classification du MM
Analyse de la MO : Peut être sujette à une erreur d'échantillonnage
L'aspiration peut sous-estimer ou surestimer le nombre de PC
La biopsie médullaire est plus précise
Colorations spéciales
Wright-Giemsa considérée comme supérieure
Immunohistochimie CD138 la plus précise
Imagerie
Détection
Plasmocytome solitaire
Détection par biopsie de la lésion solitaire
L'IRM ou le TEP scanner FDG est recommandé pour exclure une maladie systémique
Radiographies du squelette (RS)
20 % des patients ayant une IRM axiale normale présentaient des lésions des extrémités aux RS
Plus sensible que la scintigraphie osseuse dans 38 % des cas
Lésions lytiques (< 5, 5–20, > 20) ou ostéopénie
Le nombre de lésions lytiques est important pour la stadification
Si RS sans lésions lytiques
IRM du corps entier ou IRM de la colonne vertébrale/ bassin, lorsque l'IRM corps entier n'est pas disponible
En l'absence d'IRM, le TEP scanner FDG est préféré au scanner seul
Scintigraphie osseuse
Insensible pour le MM; utilité limitée
Scanner
Plus sensible que la RS pour la détection des lésions lytiques
Nombre de lésions lytiques ≥ 5 mm important pour la stadification
IRM
Référence pour l'évaluation de l'atteinte MM de la moelle
52 % des RS normales présentent des lésions à l'IRM
IRM la plus sensible; évalue les atteintes extramédullaires
Les séquences T2 FS et STIR sont les plus sensibles
Le T1 avec gadolinium n'améliore pas la détection
Nombre de lésions ≥ 5 mm important pour la stadification
Visualisation des caractéristiques de la maladie par IRM
Normal (tous les patients atteints de MGUS et de MM précoce ou de MM associés à un meilleur pronostic) – Micronodulaire (panaché, motif «poivre et sel »)
Lésions focales
Diffus : Léger = micronodulaire ou «poivre et sel » ou panaché Modéré = signal T1 inférieur à la MO normale mais avec un contraste entre la MO vertébrale et le disque Sévère = signal T1 faible dans toute la MO vertébrale avec signal ≤ disque adjacent
Combinaisons de plus de 3 possibles
Types de MO normal et micronodulaire : Associés à la maladie au stade I
Lésions actives → ↑ intensité du signal semblable aux liquides
TEP FDG
Évalue l'activité métabolique, les atteintes extramédullaires et identifie les lésions non myélomateuses
Détecte plus facilement la maladie dans les côtes et les omoplates que l'IRM
Nombre de lésions lytiques ≥ 5 mm important pour la stadification
Les lésions actives ont une activité ↑ au-dessus du fond
Meilleur pronostic si absence d'absorption du FDG observée chez tous les patients atteints de MGUS et de MM à un stade précoce ou d'une maladie associée
Stadification
Système de stadification PLUS de Durie et Salmon
Intègre les systèmes d'imagerie avancée à l'IRM et à la TEP
Utile pour prédire la survie
International Staging System (ISS)
Utile dans les centres d'imagerie ne disposant pas d'IRM ni de TEP
Estimateur de survie
International Staging System révisé (R-ISS)
ISS avec ajout des anomalies chromosomiques et du taux de lactate déshydrogénase
Utile pour l'estimation de la survie à 5 ans et pour les futures études cliniques
Clinique
Présentation
Symptomatique
Douleurs osseuses ou symptômes constitutionnels
Résultats de laboratoire
Élévation de la β2 -microglobuline
Protéine M sérique et urinaire (sauf non sécrétoire)
Élévation de la calcémie
Insuffisance rénale
Anémie
Lactate déshydrogénase Histoire du cancer
En raison de l'hétérogénéité de cette affection, la survie varie selon les patients
Survie médiane des patients traités par le melphalan et les stéroïdes ≈ 2,5 ans
Survie médiane avec un traitement moderne ≈ 8,5 ans
Options thérapeutiques
Alternatives
Chimiothérapie à base de melphalan et de stéroïdes
± anti-angiogénique (thalidomide)
± inhibiteurs de protéase (bortézomib)
↑ dose de chimiothérapie avec autotransplantation → ↑ survie– Transplantation autologue pratiquée chez des patients < 65 ans et chez des personnes plus âgées qui peuvent tolérer un traitement intensif
Transplantation allogénique, rarement
Traitement focal
Radiothérapie pour les maladies épidurales
Cypho-/vertébroplastie pour compression symptomatique
Options par stades
Plasmocytome solitaire (stade IA) → radiothérapie
Stade IB-III → thérapie systémique
Checklist de contrôle
Radiographies
Généralement obtenues chez presque tous les patients
Évaluent le nombre de lésions lytiques (< 5, 5–20, ou > 20 lésions)
Scanner
Caractérise le nombre de lésions lytiques ≥ 5 mm
Le scanner à faible dose peut remplacer utilement les radiographies
IRM corps entier vs IRM colonne vertébrale/bassin
T1 et STIR/T2 FS conviennent au dépistage
Effectuée chez tous les patients atteints de plasmocytome solitaire ou de MGUS et chez ceux qui ont une radiographie négative
Évalue le nombre de lésions ≥ 5 mm
L'IRM de la MO est adéquate pour les maladies extramédullaires
TEP scanner au FDG
Évalue les atteintes extramédullaires, en particulier lorsque l'IRM n'est pas disponible
Caractérise le nombre de lésions lytiques (≥ 5 mm) et leur SUV
Évalue l'ensemble de la SUV de la MO
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TRADUIT DE LA 2e ÉDITION AMÉRICAINE Akram M. Shaaban, MBBCh Professeur Département de radiologie et des sciences de l'imagerie de l'Université de l'Utah Salt Lake City, Utah États-Unis Maryam Rezvani, MD Professeur associé de radiologie Département de radiologie et des sciences de l'imagerie de l'Université de l'Utah Salt Lake City, Utah États-Unis Philip R. Chapman, MD Professeur associé Chef de la section de neuroradiologie Université d'Alabama à Birmingham Birmingham, Alabama États-Unis Traduction française de Guy Dutau, MD, PhD Ancien chef de service de pédiatrie, ancien chef du pôle médical de l'hôpital des Enfants, Toulouse, France
Imagerie médicale en Oncologie S’ouvre dans une nouvelle fenêtre, 1re édition, d'Akram M. Shaaban, Maryam Rezvani et Philip R. Chapman, traduit par Guy Dutau. © 2022, Elsevier Masson SAS.
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Références 1. Filonzi G et al : A comparison of different staging systems for multiple myeloma : can the MRI pattern play a prognostic role? AJR Am J Roentgenol. 209(1) :152-8, 2017 2. Dimopoulos MA et al : Role of magnetic resonance imaging in the management of patients with multiple myeloma : a consensus statement. J Clin Oncol. 33(6) :657-64, 2015 3. Palumbo A et al : Revised International Staging System for Multiple Myeloma : a report from International Myeloma Working Group. J Clin Oncol. 33(26) :2863-9, 2015 4. Hanrahan CJ et al : Current concepts in the evaluation of multiple myeloma with MR imaging and FDG PET/CT. Radiographics. 30(1) :127- 42, 2010