Interview de Jean-Claude Ollivier
France | 18 novembre 2016
Pouvez-vous présenter rapidement le métier d’infirmier dans l’armée ? Il existe deux modes de recrutements de nos infirmiers militaires et donc deux exercices du métier différents et parallèles.
1°) Les infirmiers qui ont obtenus leur DEI au sein du service de santé des armées (SSA). Ces infirmiers ont en plus de leur formation au DEI bénéficié de plusieurs mois de formations militaires et formations opérationnelles, et ont été immergé dans un milieu militaire pendant la totalité de leurs études. Ils vont être amenés à servir en centre médical des armées, afin de réaliser le soutien de proximité des forces armées. On les appelle les infirmiers des forces.
2°) Les infirmiers recrutés sur titre. Ces infirmiers ont effectués leurs études en IFSI civil et se présentent à l’engagement une fois diplômés. Ils serviront au sein des hôpitaux d’instructions des armées (HIA) essentiellement. On les appelle les infirmiers hospitaliers. Ils bénéficient d’un mois de formation militaire après leur engagement.
Il existe toutefois des possibilités pour passer d’un modes d’exercice à l’autre.
La mission prioritaire du SSA, et donc de nos infirmiers, est le soutien médical des forces armées en toutes circonstances ainsi que celui de la communauté de la Défense avant, pendant et après l’engagement des forces, sur le territoire national comme sur les théâtres d’opérations.
En opérations comme sur le territoire national, le SSA assure la prise en charge continue du blessé depuis la blessure jusqu’à son rétablissement complet, avec comme seul objectif de lui donner les meilleures chances de survie et de récupération fonctionnelle.
Nos HIA participent également au service publique hospitalier.
Que diriez-vous aux étudiants pour les inciter à devenir infirmier dans l’armée ? Avantage et spécificité ? Infirmiers des forces : Les missions des infirmiers peuvent se situer sur un large éventail (en fonction du milieu d’emploièTerre, air ou marine) et ils ont la possibilité de participer à de multiples missions extérieures sur des théâtres d’opérations à l’étranger en étant parfois au plus proche du combattant.
Infirmiers hospitaliers : Les conditions de travail sont en général favorables en terme d’ambiance de travail, d’effectif et de matériel. Les infirmiers hospitaliers peuvent participer à des opérations extérieures au sein des structures médico-chirurgicales implantées à l’étranger.
Pour les deux catégories : perspectives de carrière comprises dans un parcours professionnel facilité en fonction du projet individuel : infirmier de bloc, infirmier anesthésiste, cadre de santé (jusqu’à directeur des soins). Possibilité d’intégrer des antennes chirurgicales qui peuvent se déployer à tout moment n’importe où dans le monde ou d’intégrer l’escadrille aérosanitaire de Villacoublay en qualité de convoyeur de l’air.
En quoi cette spécialité est passionnante ? L’exercice de la profession d’infirmier peut revêtir un caractère différent en fonction des missions qui nous sont demandées. Le métier d’infirmier militaire permet de concilier le fait d’apporter de l’aide, du soin et de servir son pays.
L’infirmier militaire se doit d’être extrêmement réactif et s’adapter aux différentes situations.
Un conseil, une astuce à leur donner ? Je pense qu’avant de constituer un dossier de demande d’engagement, il est indispensable d’avoir mûri son projet et réfléchi à ses implications.
Ce n’est pas une fois sur le terrain, en treillis, avec des blessés de guerre à soigner qu’il faut se poser la question de son action.