Interview de Laurent Dussarps, chirurgien-dentiste

Laurent Dussarps, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Diplômé en 2002, j’ai toujours partagé mes activités entre le cabinet libéral (je suis installé depuis 2003) et une activité hospitalo-universitaire (assistant de 2004 à 2008) ou hospitalière (attaché depuis 2011).

J’ai la chance d’être passionné par la chirurgie dentaire et le partage des connaissances, que ce soit avec les étudiants ou les confrères. Mon métier m’a ouvert beaucoup de portes, comme la possibilité d’étudier les dents de momies au sein de l’Association Alpha Nécropolis qui travaillait avec le musée du Louvre et le Musée de l’Homme ou le fait de devenir Expert judiciaire auprès de la Cour d’Appel de Bordeaux.

Pourquoi avez-vous écrit cet ouvrage et à qui est-il destiné ?

L’idée d’écrire cet ouvrage vient d’un étudiant que j'encadrais au CHU de Bordeaux qui m’a dit « vous devriez faire un livre avec toutes vos astuces ». L’idée est restée en sommeil mais je ne l’ai jamais oubliée. Chaque année, j'étais surpris de voir que les étudiants les trouvaient intéressantes et utiles. Et puis, j’ai commencé à noter les astuces, et j’ai été surpris de voir qu’il y en avait un certain nombre.

Cet ouvrage est destiné à tous les praticiens qui exercent, en particulier les débutants et les étudiants ; je pense et espère que les praticiens plus expérimentés pourront également y trouver des idées pour simplifier leur exercice.

Vous abordez tous les domaines, des soins courants à l’implantologie : est-il facile de retrouver l’information recherchée ?

Un travail de classement a été effectué pour grouper les astuces afin de faciliter la recherche des informations.

Vous indiquez dans l’avant-propos que l’ouvrage apporte « une information pratico-pratique d’application immédiate ». Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?

Je me définis comme un clinicien et un pragmatique avant tout. Je travaille beaucoup et je pense que c'est en pratiquant que l'on développe des astuces cliniques. L'idée de cet ouvrage est d'être orienté vers la clinique et de permettre une amélioration ou une simplification d'un acte.

D’où viennent ces 150 trucs et astuces ? Sont-ils plutôt axés sur la technique, le matériel à utiliser, les relations avec les patients ?

La plupart viennent de ma propre expérience clinique car j'ai plaisir à être disruptif, c'est-à-dire à sortir du cadre qui m'a été enseigné et essayer de nouvelles choses. Cette pensée en arborescence peut être un handicap car il faut la canaliser. De nombreuses astuces viennent aussi de confrères, d'enseignants que j'ai eu la chance de croiser dans ma carrière. Je leur rends hommage dans les remerciements et j'espère ne pas en avoir oublié !

Comment vous y êtes-vous pris pour rassembler les 400 illustrations ?

N'ayant jamais arrêté d’enseigner et de former, j'ai pris l'habitude de prendre des photographies. Trop peu malheureusement car c'est chronophage. Ces 400 illustrations sont issues des photos que je réalise depuis 20 ans.

Ecrire un ouvrage, c’est toujours un travail considérable. De quoi êtes-vous le plus fier ?

De l'avoir terminé ! J'ai une fâcheuse tendance à démarrer et à ne pas finaliser, j'ai dû me faire violence. Si j'avais un regret c'est d'avoir élaboré des astuces récentes, qui sont super sympa et de ne pas avoir pu les inclure.

Vos trucs permettent de gagner du temps, mais est-ce sans risque pour le patient ?

Au contraire ! L'objectif est de gagner en temps et en sécurité. La qualité et la sécurité sont les piliers de notre pratique. Cependant il est possible que certaines astuces puissent choquer (je pense au pansement compressif par exemple), mais j'ai voulu partager ma pratique, honnêtement et sans l'embellir.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes praticiens ?

Soyez heureux de pratiquer ce métier extraordinaire et soyez inventifs. J'aime beaucoup la citation de Einstein : « L’imagination est plus importante que le savoir »... elle est notée quelque part dans le livre d'ailleurs.

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