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l’Atlas anatomoclinique en ophtalmologie au JT de l'Ophtalmologie

10 octobre 2024

Voyage dans l'Atlas

Jean-Claude Durousseaud : Aujourd’hui je vous emmène en voyage, on va voyager dans l'Atlas, mais pas l'Atlas que vous croyez, on va voyager dans l’Atlas anatomoclinique en ophtalmologie que vous venez d 'écrire, Dr Puterman. Alors d'abord pourquoi cet atlas ?

Dr Putterman : C'est un atlas que j'ai écrit et qui est destiné aux ophtalmologistes et aux anatomopathologistes. C'est un outil pédagogique. Les ophtalmologistes y trouveront des lésions cliniques qu'ils ont parfois l'habitude d'examiner. Parfois, ce sont des lésions plus complexes. Et pour les anatomopathologistes, ils y trouveront des lésions qu'ils ont parfois aussi l'habitude d'examiner et parfois des lésions beaucoup plus spécifiques ou beaucoup plus rares.

Ça s'adresse aux deux, donc, ophtalmos et anatomopathologistes ?

Absolument.

Les ophtalmos, finalement, pourquoi c'est important pour eux de comprendre l’anatomopathologie ?

Parce que nous sommes souvent appelés pour faire des réunions entre anatomopathologistes et ophtalmologistes et les ophtalmologistes comprennent nos difficultés et nous, anatomopathologistes spécialisés en pathologie oculo-orbitaire, nous comprenons aussi leurs difficultés lorsqu'ils pratiquent des exérèses, lorsque nous devons faire des examens extemporanés, les indications qu'ils recommandent pour avoir un résultat le plus complet possible de façon à pouvoir traiter le patient dans les meilleures conditions possibles.

L'anatomopathologie, c'est fondamental en fait pour la bonne prise en charge des patients derrière…

Absolument, c'est fondamental. C'est l'anatomopathologiste qui permet de préciser le diagnostic et aux ophtalmologistes de proposer le traitement le plus adapté.

Alors, cet atlas, c'est avant tout un atlas pratique.

Absolument. C'est un atlas qui est divisé en deux grandes parties, une partie adulte et une partie pour les enfants. Souvent les atlas anatomopathologiques incluaient la pathologie de l’enfant et la pathologie de l'adulte et là j'ai décidé de séparer cet atlas en deux grands chapitres, adulte et enfant.

Pourquoi ? C'est si différent ?

Il y a une partie des lésions de l'adulte qui sont spécifiques à l'adulte et une certaine pathologie de l'enfant qui est très typique de l'enfant.

Alors comme vous l'avez dit, il est organisé en deux grandes parties, adulte-enfant. On va regarder un peu ce qu'on y trouve, on va se balader dans le sommaire. Alors adulte, on commence avec la paupière.

C'est ça. Parmi les tumeurs de la paupière, on retrouve les tumeurs bénignes et les tumeurs malignes. Parmi les tumeurs bénignes, on a les papillomes qui sont très fréquemment observés, des kystes, des chalazions, et pour les tumeurs malignes, eh bien on retrouvera les carcinomes basocellulaires qui sont les tumeurs malignes les plus fréquentes, des carcinomes épidermoïdes et quelques carcinomes beaucoup plus rares comme les carcinomes neuroendocrines, des tumeurs de Merkel par exemple.

Alors on va continuer notre petit voyage dans l’Atlas. On va arriver dans la conjonctive.

C'est ça. Alors on retrouve les tumeurs épithéliales, un peu comme ce que je vous ai présenté au niveau des tumeurs palpébrales, les carcinomes de la paupière, de la conjonctive, d'autres tumeurs beaucoup plus rares qui sont des carcinomes mucoépidermoïdes de la conjonctive par exemple.

Alors vous venez de dire des tumeurs beaucoup plus rares. C'est aussi l'avantage d'un atlas, c'est qu'il y a des cas qu'on voit souvent, il y a des cas qu'on voit rarement, voire il y a des cas qu'on voit une fois dans sa carrière et là pour le coup, l'atlas c'est important.

C'est important pour ces tumeurs rares, exceptionnelles, qui sont rarement décrites et parfois on a une ou deux publications que l'on peut retrouver et qui permettent parfois d'orienter le diagnostic pour justement traiter au mieux le patient.

Paupière, conjonctive, on vient d'en parler. Les lésions orbitaires…

Alors, parmi les lésions orbitaires, on a les lésions inflammatoires, parfois spécifiques, non spécifiques. On a les lésions bénignes, comme certains kystes orbitaires ou par exemple les kystes de la queue du sourcil, et certaines tumeurs malignes, parmi les plus fréquentes sont les lymphomes orbitaires, mais on a parfois des extensions de tumeurs orbitaires malignes comme les mélanomes, par exemple, ou de carcinomes palpébraux qui s'étendent au niveau de l'orbite.

Alors c'est fou, sur un si petit organe, la complexité, en fait, de cet organe, et donc la multiplicité des pathologies.

Oui, parce que non seulement on a l'œil dans le cadre orbitaire, mais on a les paupières, on a tout le tissu graisseux, vasculaire, nerveux autour de l'œil dans sa cavité orbitaire, et l'os.

On continue notre voyage. On parle de plus en plus de l'œil sec et vous, dans votre atlas, donc vous parlez des lésions des voies et des glandes lacrymales ?

Oui, c'est une pathologie qui est peu fréquente, mais que l'on peut examiner et qui consiste à une atrophie des glandes lacrymales, de la voie lacrymale et des infiltrés inflammatoires qui conduisent à une réduction du larmoiement par exemple.

Les lésions oculaires ?

Alors les lésions oculaires dans la pathologie de l'adulte, on peut retrouver toutes les lésions cornéennes du kératocône à des abcès cornéens, on retrouve les lésions de l'iris ou les lésions de la choroïde, particulièrement soit les naevus qui sont peu fréquents, soit les mélanomes de la choroïde ou du corps ciliaire.

Alors on va retrouver ensuite, pas forcément tous ces chapitres-là, mais certains de ces chapitres-là dans la section enfant. Si vous voulez bien, on va la détailler et puis on va essayer de voir ce qu'il y a de différent justement entre enfants et adultes. Paupière, par exemple.

Les paupières ce sont le plus souvent des petits papillomes ou des molluscums contagiosums qui sont des petites lésions virales qui peuvent essaimer la paupière, qu'on peut retrouver trois ou quatre ou cinq ou une dizaine de lésions, de part et d'autre de la paupière supérieure, de la paupière inférieure, qu'on peut retrouver au niveau contralatéral aussi, qui sont des pathologies cutanées contagieuses.

Et différence enfants adultes, alors ?

Le moluscum contagiosum est très rare, par exemple, chez l’adulte, on le trouve le plus souvent chez l'enfant, voilà une caractéristique de la pathologie pédiatrique.

Conjonctive ?

Pour la partie de la conjonctive, il y a des thèmes rares qu'on retrouve chez l'enfant qui s’intégrent par exemple dans le Xeroderma pigmentosium où on peut avoir au niveau de la conjonctive des lésions soit précancéreuses, soit carcinomateuses ou mélaniques où on peut voir même certains carcinomes basocellulaires.

Et là encore, donc, différence enfant-adulte ?

Si les lésions sont superposables sur le plan histologique, elles sont très typiques dans la pathologie pédiatrique et il faut les suspecter.

Lésions orbitaires ?

Alors la pathologie orbitaire maligne la plus fréquente, c’est le rhabdomyosarcome, qui n'est pas une pathologie de l'adulte. Voilà une spécificité de la pathologie tumorale orbitaire chez l’enfant.

Et voilà l'illustration du fait que ça valait le coup d'avoir vraiment deux parties distinctes pour faire ressortir des différences notables comme celle-là.

Absolument. Entités bénignes ou malignes.

Et les lésions cornéennes, c'est votre dernier chapitre pour l'enfant ?

Alors on retrouve toutes les pathologies liées au dysgénésies cornéennes ou du segment antérieur qui peuvent cliniquement se compliquer par exemple par des glaucomes ou des ulcérations, l'aspect anatomoclinique est très varié.

Alors si vous voulez bien, là on a couvert tous les chapitres de l’atlas. Alors d'abord, avant de passer à une autre partie, est-ce qu'il y a vraiment quelque chose de particulier qui vous vient à l'esprit quand vous avez rédigé cet atlas et qui mérite véritablement qu'on lise ce chapitre ?

C'est un atlas pédagogique, c'est-à-dire qu'il est destiné au sénior ophtalmo ou au sénior pathologiste et au junior de façon à ce qu'ils appréhendent mieux les aspects cliniques des lésions cutanées, voire radiologiquement, sur le plan orbitaire, et que ça leur permet de comparer au fur et à mesure telle ou telle lésion et de les amener au diagnostic pour proposer le traitement le plus adapté au patient.

Votre spécialité, elle va être révolutionnée par tout un tas de nouvelles techniques, notamment il y a le numérique qui déboule en anatomopathologie. Ça c'est un vrai changement parce qu'avant on était microscope et la lame et maintenant on va voir sur des grands écrans et avec toutes les possibilités qu'offre le numérique, c'est-à-dire la quantification, l'intelligence artificielle, toutes ces choses-là. Comment vous voyez l'avenir de l'avenir ?

J'exerce déjà en télépathologie et donc des cas me sont communiqués via des plateformes qui sont situées soit en Suisse, soit par exemple en Suède ou même venant de pays tels que l'Angleterre ou l'Amérique du Sud et ça nous permet de pouvoir répondre dans un temps record à des pathologies qui sont rares.

En fait c'est de la télé-expertise ?

C'est ça. Absolument.

Voilà. Une pathologie rare, on ne sait pas. Et aujourd'hui, le numérique permet de partager et de demander à un expert en temps réel. Donc ça, ça va révolutionner les choses.

Absolument.

L'intelligence artificielle, en quoi elle va révolutionner la spécialité ?

Alors pour l'instant, l'intelligence artificielle en anatomopathologie est surtout dédiée au sein et à la prostate, mais ça va s'étendre à d'autres pathologies. L'ophtalmologie est un recrutement petit et qui nécessite un outil très important pour un recrutement qui est réduit et donc petit à petit, avec les images qui sont stockées et numérisées, nous allons pouvoir utiliser l'intelligence artificielle.

En parlant des images justement, jusqu'à présent on avait une vue lamellaire, on va dire, des choses, et on a fait un reportage il y a quelques mois sur la transparisation de l'œil, qu'est-ce que ça va changer dans l'appréhension de l'œil dans sa globalité ?

La transparisation met en évidence toutes les structures, par exemple intraoculaires ou extra oculaires. Ça ne permet pas de faire un diagnostic histologique tel que les ophtalmologistes l'attendent, mais c'est une voie ouverte pour comprendre la vascularisation tumorale ou bien pour visualiser les rapports entre certaines structures et les tumeurs.

Pour conclure, alors cet atlas, pourquoi il faut l'acheter absolument ?

Parce qu'il propose un apprentissage visuel qui complète les descriptions théoriques, et donc ça réduit l'écart entre la théorie et la pratique clinique.

Vous insistez sur le fait qu'il est très pratique ?

Absolument, parce qu’il a près de 600 illustrations dont 300 environ images cliniques et environ 300 images histologiques. Et à la fois les ophtalmologistes et les anatomopatologistes pourront retrouver leur lésion.

Voilà, écoutez, je pense que vous nous avez convaincus de se procurer l'Atlas et très bientôt sur le plateau du JT de l'Ophtalmologie.

Avec plaisir, je vous remercie pour votre accueil.

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