La référence en anatomie-physiologie pour les AS AP
France | 15 mai 2023
Par Monique Remillieux
L'anatomie simple, ludique, facile
Découvrez la nouvelle édition du best-seller Guide anatomie et physiologie pour les AS et AP S’ouvre dans une nouvelle fenêtre
Voici les 12 chapitres : 1. La cellule 2. Les tissus 3 La peau 4. Le squelette et l'appareil locomoteur 5. L'appareil urinaire 6. Le système digestif 7. L'appareil cardiovasculaire 8. Le système respiratoire 9. L'appareil génital 10. Le système endocrinien 11. Les organes des sens 12. Le système nerveux.
Vous apprécierez le face à face cours/schémas, les synthèses et auto-évaluations, les 180 schémas en couleurs.
Découvrez le chapitre 3 : la peau
Plan du chapitre
La structure de la peau
L’épiderme
Le derme
L’hypoderme
Les fonctions de la peau
La protection
La régulation thermique
La respiration
L’excrétion
L’absorption
La sensibilité
La réserve
La production de vitamines
Les annexes de la peau
Les glandes sudoripares
Les glandes sébacées
Les poils
Les ongles
La peau
Le saviez-vous ?
Le terme microbiote désigne un ensemble de micro-organismes (bactéries, virus, champignons…) vivant dans un écosystème.
Nous entendons souvent le terme de microbiote intestinal mais nous possédons aussi un microbiote au niveau de la peau. Il est aussi appelé flore résidente et se développe essentiellement au niveau de l’épiderme.
En se déposant sur notre peau dès notre naissance, les micro-organismes colonisent notre corps créant ainsi un marqueur individuel qui évoluera tout au long de notre vie. Notre microbiote se développera pour atteindre 1 000 milliards de bactéries et plus de 1 000 espèces de virus. Cette flore est la première barrière de notre organisme. Elle va grâce à sa composition, nous protéger en repoussant les agents pathogènes.
Ainsi quelques règles simples d’hygiène peuvent avoir des répercussions sur notre santé générale comme l’utilisation de produits cosmétiques neutres et adaptés à notre type de peau.
La structure de la peau
La peau est constituée de trois couches principales : l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
1. L’épiderme (figure 3.1)
C’est un épithélium stratifié , c’est-à-dire composé de plusieurs couches de cellules superposées. L’épiderme est constitué à 95 % de kératinocytes. Ces cellules fabriquent la kératine, protéine qui protège et isole la peau. Les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel forment les 5 % restants.
L’épiderme se compose de deux couches distinctes :
la couche cornée, la plus superficielle, est formée de cellules aplaties, chargées de kératine. Cette couche se détache continuellement : c’est la desquamation (chute physiologique de la couche superficielle de la peau). Grâce à la kératine, la peau joue un rôle protecteur, isolant et hydrofuge ;
la couche profonde ou basale, qui sépare l’épiderme et le derme, est constituée de cellules de Malpighi. Ce sont des cellules très actives qui se multiplient sans cesse pour assurer la régénération continuelle de la peau en superficie.
C’est au niveau de l’épiderme que l’on trouve aussi les mélanocytes responsables de la pigmentation cutanée (couleur de la peau). On trouve également les cellules de Langerhans qui, provenant de la moelle osseuse, migrent vers l’épiderme et jouent un rôle immunologique. Les cellules de Merkel sont des mécanorécepteurs, sensibles au toucher.
L’épiderme n’est pas vascularisé mais il contient de nombreuses terminaisons nerveuses qui contribuent à faire travailler les muscles en réagissant aux impulsions données par le cerveau et la moelle épinière.
2. Le derme (figure 3.2)
Sous-jacent à l’épiderme, il est constitué d’un tissu conjonctif d’épaisseur variable selon les régions corporelles. Le derme tient une place importante dans la constitution de la peau car il contribue à son élasticité et à sa résistance, grâce à des fibres d’élastine et de collagène. Sa limite avec l’épiderme n’est pas plate mais hérissée de saillies appelées papilles qui contiennent un réseau vasculaire nourrissant l’épiderme et un réseau nerveux constitué de récepteurs sensitifs, permettant une grande sensibilité. Ces récepteurs peuvent être classés en trois catégories :
les mécanorécepteurs : pour les sensations tactiles ;
les thermorécepteurs : pour les sensations thermiques ;
les nocicepteurs : pour les sensations douloureuses.
Le derme contient aussi les glandes sudoripares et sébacées ainsi que les follicules pileux.
3. L’hypoderme (figure 3.2)
Couche de tissu conjonctif lâche d’épaisseur variable, il est situé sous le derme. Il contient un riche réseau sanguin favorisant sa nutrition ainsi qu’un réseau lymphatique. L’hypoderme contient aussi des cellules adipeuses ou adipocytes. Ces cellules sont responsables du stockage des graisses en vue des besoins énergétiques de l’organisme. L’hypoderme sert aussi d’amortisseur car il est situé entre le derme et les structures mobiles telles que les muscles, tendons, ligaments ; il protège ainsi des chocs. Enfin , il participe à la thermorégulation puisque la graisse a la spécificité d’être isolante.
2. Les fonctions de la peau
La peau joue un rôle sensoriel mais elle a également des fonctions indispensables pour le bon fonctionnement de l’ensemble du corps humain.
1. La protection
La peau protège :
des microbes : le mélange de sueur et de sébum forme un film acide à la surface de la peau, ayant une action bactéricide. Le renouvellement cellulaire au niveau de la couche cornée (desquamation) joue aussi un rôle dans l’élimination des microbes fixés sur la peau ;
des agents mécaniques : par son élasticité et son épaisseur, elle protège les muscles des frottements et des chocs ;
des agents chimiques : elle supporte de nombreux produits acides, oxydants, alcalins, s’ils ne sont pas trop concentrés ;
de l’eau : le sébum et la kératine imperméabilisent la peau ;
de la lumière solaire : grâce à la présence de cellules mélanocytes qui protègent et donnent la pigmentation de la peau.
2. La régulation thermique
La peau permet au corps de maintenir sa température à 37 °C. Cette fonction participe à l’homéostasie.
Cette régulation se fait selon :
la thermorégulation passive : le caractère isolant de la peau est favorisé par la graisse de l’hypoderme. La couche cornée participe aussi à cette régulation par l’excrétion en continu du sébum à la surface de la peau ;
la thermorégulation active : les glandes sudoripares sont stimulées par le système nerveux sympathique, ce qui entraîne l’augmentation de la sudation. Le phénomène de la « chair de poule » permet aussi de créer une zone isolante thermique ;
la modification du diamètre des capillaires sanguins régule aussi la température corporelle.
3. La respiration
La respiration cutanée se fait par toute la surface de la peau ; elle élimine le CO2 par diffusion. Cette fonction est minime.
4. L’excrétion
Par la production de sueur, la peau élimine des déchets et des produits toxiques et excrète de l’eau.
5. L’absorption
La peau est grasse (sébum) ; aussi n’absorbe-t-elle que modérément l’eau. Elle absorbe en revanche facilement certaines solutions alcooliques ou grasses (pommades).
6. La sensibilité
La peau permet de ressentir des sensations tactiles (sensorielles), thermiques et douloureuses. Cette sensibilité est permise grâce à de nombreux récepteurs qui réagissent en fonction de différents stimuli :
les récepteurs de Merkel : sensibles à la pression lente ;
les récepteurs de Meissner : sensibles à la pression plus rapide, les tremblements, les frottements ;
les récepteurs de Ruffini : sensibles à l’étirement ;
les récepteurs de Pacini : sensibles à la vibration rapide ;
les récepteurs de Krause : sensibles aux variations de température.
7. La réserve
La peau accumule des graisses dans le tissu sous-cutané.
8. La production de vitamines
Sous l’action des rayons ultraviolets, la peau synthétise la vitamine D qui contribue à l’assimilation du calcium et donc à la croissance des os.
Les annexes de la peau
Elles prennent naissance dans le derme, voire dans l’hypoderme, et comprennent les glandes sudoripares, les glandes sébacées et les phanères (figure 3.3)
1. Les glandes sudoripares
Les glandes sudoripares sont présentes sur tout le corps humain mais localisées en majorité au niveau des pieds, des mains, des aisselles et du front. Ce sont de petites glandes en tubes, pelotonnées sur elles-mêmes.
L’extrémité inférieure est située dans le derme et l’extrémité supérieure s’abouche à la surface de la peau ou dans le follicule pileux. Elles ont pour rôle de sécréter la sueur qui s’évacue par les pores (orifices situés à la surface de la peau). La sueur est constituée de 99 % d’eau et de déchets. Son pH est acide. En moyenne, un être humain adulte produit entre 0,5 et 1 litre de sueur par jour.
2. Les glandes sébacées
Elles sont placées en forme de grappes et sont situées à la base du poil. Ce sont des glandes exocrines qui produisent du sébum, corps gras qui lubrifie le poil, empêche le dessèchement de la peau tout en évitant la macération au contact de l’eau. Mélangé à la sueur, le sébum joue un rôle antiseptique vis-à-vis des agents pathogènes en contact direct avec la peau.
3. Les poils
Ils sont présents sur tout le corps, à l’exception des lèvres, des paumes de main et de la plante des pieds.
Ils comprennent deux parties :
la tige : formée de cellules kératinisées. Ces cellules contiennent de la mélanine, pigment qui donne la couleur au poil ;
la racine : implantée dans le derme, son extrémité est renflée et forme le bulbe pileux qui nourrit le poil par l’intermédiaire d’un réseau sanguin à sa base. Une glande sébacée est annexée à chaque poil ainsi qu’un muscle horripilateur et très souvent une glande sudoripare.
La contraction du muscle horripilateur est déclenchée sous l’effet du froid, de la peur et entraîne l’effet « chair de poule ». Ce phénomène crée une fine couche d’air isolante qui permet le maintien constant de la température corporelle.
L’ensemble constitué des cheveux, des poils et des ongles est appelé les phanères.
4. Les ongles
Ce sont des formations épidermiques situées à la face dorsale de la première phalange des doigts et des orteils. L’ongle est constitué de cellules de kératine, insensibles et très dures. Sa croissance est continue. Elle se fait de la matrice vers le bord libre et dans le sens de l’épaisseur, au niveau de la racine et de la lunule. Chaque ongle comporte trois parties (figure 3.4) :
la racine, cachée par un repli dermique ;
le corps, à la partie moyenne, qui adhère au lit de l’ongle ;
l’extrémité à l’avant, qui dépasse la pulpe du doigt.
L’ongle permet une sensibilité tactile fine et la préhension d’objets fins.
En résumé
La peau, également appelée tégument, est une membrane souple et résistante. Elle protège donc l’organisme contre les agressions extérieures.
Elle se stratifie en trois niveaux : l’épiderme, le derme et l’hypoderme :
l’épiderme élabore la kératine. C’est une couche sans cesse renouvelée sous l’effet de la desquamation. Elle n’est pas vascularisée mais est fortement pourvue de terminaisons nerveuses ;
le derme contient des fibres élastiques et musculaires permettant ainsi sa résistance. Il est richement vascularisé et compte un nombre important de terminaisons nerveuses et de récepteurs indispensables au sens du toucher ;
l’hypoderme est constitué essentiellement de cellules graisseuses qui servent de stockage en cas de besoins par l’organisme.
La peau contient également les phanères : les ongles et poils.
les poils jouent un rôle important. Ils sont en lien étroit avec les glandes sudoripares et les glandes sébacées. La glande sudoripare produit la sueur et, ainsi, participe à la fonction de thermorégulation. La glande sébacée produit le sébum qui, lié à la sueur, crée une barrière protectrice contre les agents pathogènes ;
quant aux ongles, ils protègent la pulpe du doigt et favorisent la préhension et les gestes fins.
Grâce à ses fonctions, la peau joue un rôle fondamental dans l’équilibre métabolique de l’organisme qui, en cas de dysfonctionnement, entraîne des répercussions sur le reste du corps.
QUIZ sur la peau
1. Cochez la bonne réponse
a. La structure de l’épiderme :
est composée de terminaisons nerveuses
contient des follicules pileux
est fine et résistante
est composée de collagène
b. La sueur est produite par :
les glandes sudoripares
le collagène
le muscle horripilateur
les glandes sébacées
c. La peau est :
un tissu
un organe
un système
Réponses
a. est fine et résistante. b. les glandes sudoripares. c. un organe
2. Répondez aux questions suivantes
a. Citez les différentes fonctions de la peau.
b. Citez les différentes couches de la peau de la plus externe à la plus profonde.
c. Citez les annexes de la peau.
d. Quel est le rôle de l’ongle ?
e. Quel est le rôle du poil ?
f. Quel est le rôle de la desquamation ?
Réponses
a. Les fonctions de la peau sont : la protection, la régulation thermique, la respiration, l’excrétion, l’absorption, la sensibilité, la réserve et la production de vitamines. b. L’épiderme, le derme et l’hypoderme. c. Les glandes sudoripares, les glandes sébacées, les poils et les ongles. d. L’ongle permet la protection, la sensibilité tactile ainsi que la préhension fine. e. Le poil joue un rôle dans la thermorégulation, dans la filtration et la protection contre les agents pathogènes. f. La desquamation permet l’élimination des cellules mortes de la couche cornée
3. Annotez et légendez ce schéma
Réponses : Voir le schéma des annexes de la peau (figure 3.3),
Auteurs
Publié sous la direction du GÉRACFAS
Avec la coordination de
Michel Joubard Directeur de l’IFAS d’Ancenis
Emmanuelle Crespin Brigitte Oller Frédérique Pouteau Formatrices en Institut de Formation d’Aides-Soignants Ancenis
Guide anatomie et physiologie pour les AS et AP. Aides-soignants et Auxiliaires de puériculture – La référence, © 2023 Elsevier Masson SAS Tous droits réservés.
Guide anatomie et physiologie pour les AS et AP Aides-soignants et Auxiliaires de puériculture - La référence GÉRACFAS, Michel Joubard, Emmanuelle Crespin, Brigitte Oller, Frédérique Pouteau ISBN 9782294778186 6e édition, 2023
en savoir plus S’ouvre dans une nouvelle fenêtre
Toutes nos publications sur le site elsevier-masson.fr S’ouvre dans une nouvelle fenêtre