Le développement durable en anesthésie-réanimation

Prendre soin de l’environnement, mais aussi des patients et des soignants

La crise liée au réchauffement climatique dû aux activités polluantes devient préoccupante. Les établissements de santé y contribuent en ce qu’ils ont un fort impact sur l’environnement. Ils sont gourmands en énergie (12 % de la consommation du secteur tertiaire national), en eau (400 à 1 200 L/jour/lit), en produits chimiques dangereux (plus de 5 000 recensés) et génèrent une grande quantité de déchets (3,5 % de la production française, 1 tonne/lit/an, ce qui en fait les premiers producteurs de biodéchets du secteur tertiaire¹).

Le développement durable, défini comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ²est souvent compris uniquement dans sa dimension environnementale. De nombreuses structures de santé s’engagent dans cette démarche – soit par conviction, soit sous la pression des réglementations et des certifications – en instaurant le tri des déchets ; en visant la diminution de la consommation en chauffage, en climatisation et en consommables ; ou en réduisant la pollution de l’air et de l’eau, causée notamment par les médicaments.

Mais le développement durable comporte aussi une dimension sociale (donner à tous la possibilité de vivre dignement avec les autres) et économique (diminuer la pauvreté, garantir à chacun un travail et un salaire corrects), appelée responsabilité sociétale, écoresponsabilité. Considéré dans son ensemble, le concept permet la création d’une dynamique positive pour les soignants comme pour les soignés : amélioration de la qualité des soins, de la qualité de vie au travail, valorisation du travail comme des déchets produits, économies d’énergie mais aussi d’argent, etc. Cette écoconception impose une prise de conscience assortie de changements comportementaux et organisationnels. Il s’agit d’une véritable opportunité d’innovation et de dynamisation des structures de soins.

L’hôpital devient alors soignant pour les patients, pour le personnel, et pour l’environnement.