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L’intelligence artificielle et le métier infirmier

16 septembre 2019

Par Anne-Claire Nonnotte

L’intelligence artificielle et le métier infirmier

L’intelligence artificielle et le métier infirmier

L’intelligence artificielle et le métier infirmier

Les nouvelles technologies ont révolutionné notre société. L’intelligence artificielle induit de profonds bouleversements dans le monde de la santé

Mots clés - automatisation ; avenir ; formation ; infirmier ; intelligence artificielle

David Gruson Chaire santé de Sciences-Po, fondateur de l’initiative Ethik-IA Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po), 27, rue Saint-Guillaume, 75007 Paris, France

Artificial intelligence and the nursing profession. New technologies have revolutionised our society. Artificial intelligence is bringing about radical changes to the healthcare sector.

Keywords - artificial intelligence; automation; future; nurse; training

Les impacts de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotisation sur les professions de santé sont majeurs [1]. Dans le champ médical, ils portent sur les professions dont la “matière première” relève du code numérique (radiologie, ophtalmologie, dermatologie, etc.). Et des algorithmes d’IA permettent d’obtenir de meilleurs résultats que les diagnostiqueurs humains dans certains examens (comme dans le cas de la solution élaborée par Therapixel pour les mammographies). Ces transformations ne manqueront pas de modifier également les conditions de coopération entre médecins et infirmiers.

Une situation non prédictible

Il n’est cependant pas possible de conclure à la disparition de telle ou telle profession médicale ou soignante. Les facteurs d’incertitude technologique restent très importants. Par ailleurs, le débat public sur l’IA en santé méconnaît la prise en compte des possibles effets du déverrouillage des délégations de compétence et pratiques avancées pour les infi rmiers. L’avenir de ces professions peut s’écrire très différemment suivant l’étendue de ces délégations. En revanche, nous avons pu modéliser et évaluer les impacts pour les “fonctions supports” (administration, gestion, logistique générale et médicotechnique). Et ces effets sont considérables avec un potentiel d’emplois automatisables compris, selon les hypothèses, entre 40 000 et 80 000 équivalents temps plein. La mobilisation de ce potentiel permettrait de considérablement alléger des tâches bureaucratiques pesant aujourd’hui sur les infirmiers pour libérer du temps médical et soignant. Ce faisant, l’IA peut contribuer fortement à une amélioration de la qualité de vie au travail des infirmiers dans un contexte dont chacun connaît les contraintes. En outre, l’automatisation des fonctions supports permet de dégager une marge de manoeuvre de 500 millions à un milliard d’euros en année pleine, ce qui représente un levier majeur pour soutenir l’innovation en soins.

Une formation essentielle

La formation des infirmiers doit pouvoir intégrer dès son stade initial un module de sensibilisation aux champs de déploiement de l’IA en santé et aux enjeux de sa régulation éthique. Elle doit également concerner les professionnels déjà engagés dans la carrière et être envisagée dans le cadre d’une démarche d’ensemble de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans ce contexte de mutations associées à l’IA et à la robotisation. Ces adaptations doivent pouvoir intégrer également la dimension de régulation positive éthique de l’IA pour permettre aux infirmiers de profiter de ces avancées technologiques tout en préservant leur libre arbitre et leur capacité de décision face à la “machine”.

L’avenir à prévoir

Il est encore possible d’agir. L’initiative Ethik-IA, engagée en 2017, montre que nous pouvons construire des outils pratiques de régulation positive d’accompagnement de la diffusion de l’IA [2]. Le rapport publié par le Comité consultatif national d’éthique au mois de novembre dernier dans le cadre de la prochaine préparation de la révision bioéthique [3] a aussi révélé qu’une voie pouvait être trouvée pour adapter à l’IA les métiers de la santé dans un cadre respectueux des valeurs d’une société démocratique avancée. Mais nous ne devons plus tarder. Le temps est compté.

Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

© 2019 Publié par Elsevier Masson SAS

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Références

En savoir plus

[1] Institut Montaigne. IA et emploi en santé : quoi de neuf docteur ? Note. Janvier 2019. www.institutmontaigne.org/ publications/ia-et-emploi-ensante- quoi-de-neuf-docteur [2] Tic santé. David Gruson présente l’initiative Ethik-IA pour une “régulation positive” de l’intelligence artifi cielle en santé. www.ticsante.com/David-Grusonpresente- l-initiative-Ethik-IApour- une-regulation-positive-del- intelligence-artifi cielle-en-sante- NS_3895.html [3] Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Numérique & santé. Quels enjeux éthiques pour quelles régulations ? Rapport. 19 novembre 2018. www.ccneethique. fr/sites/default/fi les/ publications/rapport_numerique_ et_sante_19112018.pdf