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Mycoses et vaginoses récidivantes

21 janvier 2019

L'ambition de l'ouvrage Pratiques homéopathiques en gynécologie-obstétriqueS’ouvre dans une nouvelle fenêtre est de donner la possibilité aux professionnels de santé de proposer une alternative ou un complément thérapeutique dans des affections gynécologiques très courantes, ainsi que pour les maux de la grossesse, l'accompagnement de l'accouchement et du post-partum. Par Anne-Claire Nonnotte

Mycoses et vaginoses récidivantes

Mycoses et vaginoses récidivantes

Mycoses et vaginoses récidivantes

Le contexte

  • Les récidives sont fréquentes malgré des traitements locaux ou généraux bien conduits.

  • La gêne fonctionnelle est importante et la persistance au cours de la grossesse préjudiciable.

L’apport de l’homéopathie

  • Le traitement homéopathique est particulièrement efficace et peut être donné seul.

  • Il est compatible avec un traitement local si celui-ci est nécessaire.

  • Il complète les traitements antibiotiques et antifongiques pour éviter les récidives.

Nos conseils

  • En traitement local : utiliser des ovules au calendula à raison de 3 par semaine. Action antiseptique, décongestionnante et cicatrisante.

  • Le traitement des symptômes peut être poursuivi pendant 6 à 8 semaines au quotidien en moyenne dilution.

  • Le traitement de la personne doit être donné plusieurs mois en fonction de l’espacement des récidives.

  • Surveillance de la patiente : diminution de l’intensité, espacement, puis disparition des crises.

La boîte à outils

Mise en place d’un traitement préventif

Trois abords sémiologiques sont prioritaires pour prescrire le traitement homéopathique :

  • la malade et son histoire en dehors de sa crise : les médicaments de la personne ;

  • les symptômes vulvovaginaux : les médicaments de la crise ;

  • l’étiologie : les médicaments de la cause.

La malade et son histoire : les médicaments de la personne

L’observation clinique du mode réactionnel de la patiente doit tenir compte de l’histoire de sa maladie. Les médicaments de terrain doivent être prescrits en 15 CH à raison de 2 doses globules par mois. Deux cas de figure se présentent en consultation : des crises itératives ou des crises continues compliquées de surinfections.

Les crises sont itératives

Pour une bonne prescription, il faut tenir compte de :

  • la périodicité des crises ;

  • l’état congestif des muqueuses ;

  • la résistance aux traitements habituels ;

  • les pathologies associées et/ou en alternance : digestive, cutanée, allergie. Médicaments de terrain : en 15 CH, 1 dose 2 fois par mois Arsenicum album

  • Signes caractéristiques vaginaux: sensation de brûlure vaginale améliorée par des applications chaudes.

  • Autres cibles pathologiques: antécédents possibles d’eczéma, d’asthme nocturne, de gastro-entérites fréquentes.

  • Typologie: maigre, frileuse.

  • Comportement général : anxieuse, agitée et fatiguée. Natrum muriaticum  Signes caractéristiques vaginaux : sécheresse vaginale, rougeur, leucorrhée irritante, oedème (médicament complémentaire : Apis mellifi ca 9 CH ).

  • Autres cibles pathologiques :

    • peau : sécheresse, eczéma, urticaire, fissures, acné.

    • digestif : appétit +++ , soif, désir de sel, constipation.

    • ORL : rhinites, asthme, sécheresse des muqueuses.

    • palpitations émotionnelles, lombalgies.

  • Typologie: maigreur, déshydratation.

  • Comportement général : hyperémotivité, tendance dépressive prémenstruelle aggravée par la consolation. Tendance au repli sur soi. Sulfur

  • Signes caractéristiques vaginaux : vaginose congestive (brûlures, rougeur locale).

    • Périodicité des crises.

    • Asthénie résiduelle post-crise.

    • Antécédents de pathologies pruriantes cutanées ou muqueuses (eczéma, mycoses).

    • Antécédents de pathologies congestives (hémorroïdes, céphalées, HTA, bouff ées de chaleur).

    • Tendance aux parasitoses (oxyures).

    • Prédisposition à transpirer, aux troubles glycémiques (diabète gestationnel).

  • Autres cibles pathologiques :

  • Typologie : sans caractéristique marquée.

  • Comportement général : attitude optimiste générale tranchant avec une irritabilité et un abattement en cas de maladie.

Les crises sont continues et compliquées de surinfection

L’histoire de la malade raconte des pathologies récidivantes infectieuses gynécologiques. Les crises peuvent faire suite à certains traitements répétés :

  • suite de traitements antibiotiques répétés ;

  • suite de vaccinations mal supportées ;

  • antécédents d’infections génitales répétées ;

  • infections complexes (streptocoques, Gardnerella, mycoplasmes, Chlamydiae) ;

  • leucorrhées chroniques ;  col utérin inflammatoire, verrues, molluscum contagiosum, condylomes ;

  • rétention d’eau, prise de poids (traitements hormonaux, traitement de stérilité) ;

  • tendance dépressive chronique, nosophobie, cancérophobie. Médicaments de terrain : ils seront prescrits en 15 CH, à raison d’une dose globules 2 fois par mois. Medorrhinum 15 CH 1 dose globules par semaine.

  • Signes caractéristiques vaginaux : vaginites infectieuses quasi continues malgré les traitements.

  • Autres cibles pathologiques : antécédents d’infection génitale (mycoplasmes, Chlamydiae), kystes, condylomes, modifications inflammatoires du col utérin, cystites

  • Typologie :sans particularité.

  • Comportement général : impatience, précipitation, insomnie, phobie ou obsession. Mercurius corrosivus 15 CH 1 dose globules par semaine.

  • Signes caractéristiques vaginaux : vaginites surinfectées très infl ammatoires.

  • Autres signes pathologiques : antécédents d’angines, sinusites, bronchites, colites très inflammatoires.

  • Typologie : langue souvent chargée avec une mauvaise haleine.

  • Comportement général : agitée, précipitée, anxieuse, tendance à la susceptibilité. Sepia officinalis 15 CH 1 dose globules par semaine

  • Signes caractéristiques vaginaux : sensation de poids améliorée par l’exercice, tendance aux mycoses et surinfections.

  • Autres cibles pathologiques : migraines digestives, lithiases vésicales, constipation atonique, cystites à colibacilles, hémorroïdes, varices, ptoses possibles.

  • Typologie : plutôt brune à la peau mate, tendance à l’hyperpigmentation (masque de grossesse).

  • Comportement général : dépressive si fatiguée ou stressée (deuils, soucis familiaux), préfère la solitude. Silicea 15 CH 1 dose globules par semaine

  • Signes caractéristiques vaginaux : infections répétées, leucorrhées, sensation d’écharde dans le vagin, adénopathies.

  • Autres cibles pathologiques : tendance suppurative peau et muqueuses, cystites chroniques, frilosité importante, transpiration des pieds qui sont froids la nuit, adénopathies diffuses, constipation, douleurs en écharde, cicatrisation difficile (césarienne), tendance à l’ostéoporose.

  • Typologie : maigreur, frilosité.

  • Comportement général : irritabilité, troubles du sommeil, épuisement, hyperesthésie psychique et sensorielle, émotivité et timidité importantes. Thuya occidentalis 15 CH 1 dose globules par semaine

  • Signes caractéristiques vaginaux : vaginites chroniques souvent peu douloureuses.  Autres cibles pathologiques : tendance à un écoulement chronique de muqueuses (ORL, génitales), tendance à verrues, condylomes, adénofi bromes, infections génitales chroniques, prise de poids, rétention d’eau, transpiration indisposante à odeur de poireau, acné tenace.  Typologie : infi ltration adipocellulitique (bassin, tronc, face infi ltrée et huileuse).  Comportement général : tendance obsessionnelle ou phobique (cancérophobie).

Les symptômes vulvovaginaux : les médicaments de la crise

La prise en compte des symptômes de la crise permet un traitement de celle-ci et de prévenir les récidives. Les traitements doivent être prescrits en 9 CH à raison de 2 fois par jour selon l’aspect des leucorrhées ou de la vulve.

Aspect des leucorrhées

Helonias dioica 9 CH Correspond aux mycoses.

  • Leucorrhée blanche, abondante, ressemblant à du lait caillé.

  • Prurit vulvovaginal. Hydrastis canadensis 9 CH

  • Leucorrhée visqueuse et filante.

  • Col gros, congestionné, rouge. Kreosotum 9 CH

  • Leucorrhée jaunâtre, brûlante, irritante.

  • Douleurs aggravées pendant et après la miction.

  • Cervicite possible.

  • Possibilité d’un prurit vaginal. Mercurius solubilis 9 CH Correspond aux vaginites à Gardnerella.

  • Leucorrhée jaune verdâtre irritante imposant un prélèvement vaginal.

  • Prurit.

  • Aggravation à la miction.

  • Cervicite possible.

  • Aggravation des symptômes la nuit. Pour les patientes qui souhaitent un traitement local : Ovules au calendula, 1 par jour, 3 jours de suite.

Aspect de la vulve

Apis mellifica 9 CH

  • Vulve rosée, oedématiée.

  • Démangeaisons améliorées par l’application d’eau froide. Belladonna 9 CH

  • Vulve rouge écarlate, chaleur.

  • Sécheresse de la muqueuse. Natrum muriaticum 9 CH

  • Muqueuse sèche, rougeur.

L’étiologie : les médicaments de la cause

Monilia albicans 15 CH, 1 dose par mois.

  • En cas de crises associées à un syndrome prémenstruel : leucorrhées accompagnées de prurit survenant avant les règles. Folliculinum 15 CH, 1 dose aux 8et 20e jours du cycle.

  • En cas de syndrome prémenstruel associé.

L’ordonnance de la malade

  • Priorité aux médicaments de la personne.

  • Compléter avec des médicaments de la crise qui doivent être donnés quotidiennement en prévention de celle-ci.

  • Systématiquement :

    • Monilia albicans 15 CH, 1 dose par mois (si mycose).

    • et/ou

    • Folliculinum 15 CH dans le cas d’un syndrome prémenstruel.

La pratique

  • Une jeune femme de 24 ans consulte pour des mycoses à répétition . Cellesci surviennent environ une fois par mois et ne sont pas liées aux règles. Les rapports sexuels semblent déclencher les crises. Dans ces antécédents, elle décrit un eczéma des plis dans l’enfance et une rhinite spasmodique avec une petite tendance asthmatiforme. Il a été dépisté une allergie aux chats et aux acariens. Elle a fait quelques épisodes de lucite solaire sous forme d’une urticaire prurigineuse. Elle est longiligne, assez maigre, a bon appétit et ne présente pas de problèmes de digestion. Elle se dit assez émotive avec souvent des problèmes d’endormissement. Elle est souvent gênée par des transpirations nocturnes et des palpitations le soir. Ces épisodes débutent par des brûlures importantes améliorées par des applications fraîches et accompagnées d’oedème de la vulve. Elle ne note pas de leucorrhées particulières. Elle a souvent des dyspareunies avec une muqueuse sèche. Des prélèvements ont montré parfois la présence de Candida albicans.

    • Natrum muriaticum 15 CH alterné avec Sulfur 15 CH, 1 dose 1 semaine sur 2 : traitement de la personne.

    • A pis mellifica 9 CH, 5 graules 4 fois par jour sur la notion d’oedème amélioré par le froid.

    • Monilia albicans 15 CH, 1 dose par mois.

    • Mercurius corrosivus 15 CH et Thuya occidentalis 15 CH, une dose tous les 15 jours en alternance pendant 2 mois : traitement de la personne.

    • Kreosotum 9 CH et Hydrastis canadensis 9 CH, 5 granules une fois par jour pendant 2 mois.

  • Une dame de 42 ans consulte pour des vaginoses répétées. Elle a des leucorrhées quasi permanentes et les prélèvements vaginaux montrent la présence de germes qui peuvent diff érer d’une fois sur l’autre. Divers traitements antibiotiques ont été donnés, guérissant les épisodes, mais n’évitant pas les récidives et provoquant des mycoses secondaires. Elle ne ressent pas de signes locaux particuliers. À l’examen, la muqueuse est infl ammatoire, un écoulement jaune verdâtre coule du col qui est rouge et présente quelques ulcérations. Dans ses antécédents, nous notons des angines et des sinusites répétées soignées avec des antibiotiques et de la cortisone, une verrue plantaire tenace, et elle se plaint d’une rétention d’eau avec une prise de poids.

  • Une jeune femme enceinte de 30 ans consulte pour une récidive de contrôle positif à Gardnerella et Streptocoque B. Elle a déjà fait de nombreuses infections sans signes cliniques, parfois un peu de pertes jaunes après les règles. Chaque contrôle donne lieu à un traitement antibiotique sans que celui-ci ne montre d’effi cacité. Dans ses antécédents : quelques cystites à colibacille, une tendance dépressive marquée et des varices. Elle a fait un peu d’eczéma dans l’enfance et de nombreuses bronchites.

    • Sepia officinalis 15 CH, 5 granules 2 fois par jour.

    • Thuya occidentalis 15 CH et Sulfur 15 CH, 1 dose en alternance une semaine sur 2.

    • Kreosotum 9 CH, 5 granules 2 fois par jour.

    • Medorrhinum 15 CH, 1 dose tous les 15 jours en alternance avec 1 dose de Sulfur 15 CH.

  • Une femme de 55 ans, ménopausée depuis 2 ans, consulte pour des infections vaginales à répétition. Elle alterne ces infections avec des cystites à germes variables. Elle prend des antibiotiques à répétition et des traitements locaux sous forme d’ovules, qui ne règlent pas le problème. Elle a une leucorrhée chronique jaune et odorante. À l’examen, le col est rouge et infl ammatoire. Le frottis montre une infl ammation. Elle se dit très nerveuse et agitée. Lors de la consultation elle semble fébrile et précipitée. Son état l’inquiète beaucoup et elle craint un cancer de l’utérus.

Tableau

Tableau

Vous venez de découvrir un chapitre de l'ouvrage Pratiques homéopathiques en gynécologie-obstétriqueS’ouvre dans une nouvelle fenêtre, 40 prescriptions en situation clinique courante par

Christelle Besnard-Charvet Gynécologue-obstétricienne homéopathe à Lyon, ancien interne, ancien assistant des hôpitaux de Lyon, chef de clinique à la faculté, enseignante à la FFSH (écoles d’homéopathie), membre du Collège de gynécologie de la région Rhône-Alpes Antoine Demonceaux Médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste. Praticien libéral, ex-attaché au CHU de Reims, service mère enfant (Maternité). Coordinateur du DIU de thérapeutique homéopathique à la faculté de médecine de Reims Préface de Daniel Raudrant, professeur en gynécologie-obstétrique à Lyon

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