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Réussir en STAPS Mention Entrainement sportif

France | 21 septembre 2023

Par Monique R

Réussir en STAPS Mention Entrainement sportif

Réussir en STAPS Mention Entrainement sportif

Nous vous invitons à découvrir l'ouvrage Toutes les clés pour réussir en STAPS. Mention « Entrainement sportif »S’ouvre dans une nouvelle fenêtre,à travers le chapitre 6 sur la motivation.

Toutes les clés pour réussir en STAPS

Toutes les clés pour réussir en STAPS

Chapitre 6

Favoriser la motivation autonome de l'athlète. Le rôle de l'entraîneur

Thierry Debanne

PLAN DU CHAPITRE

  • Introduction et problématique

  • Ancrage théorique

  • Conséquences et antécédents du style interpersonnel de l'entraîneur

  • Implications pratiques

Mots-clés  : besoins psychologiques fondamentaux, théorie de l'autodétermination, style interpersonnel, relation entraîneur-athlète, autorégulation

Introduction et problématique

De nombreux travaux ont mis en évidence le rôle majeur des entraîneurs dans la création d'un environnement social capable d'influencer la croissance, le développement physique ainsi que le bien-être psychologique et subjectif de leurs athlètes (exemple, Bartholomew et al., 2011 ; Ntoumanis & Mallet, 2014). Ces études ont montré que par leur style interpersonnel, les entraîneurs pouvaient influencer fortement la motivation, la performance et le bien-être de leurs athlètes. Mais quelles sont les modalités utilisées par les entraîneurs pour impacter favorablement la motivation des athlètes, ou à l'inverse, générer chez ces athlètes des conséquences motivationnelles particulièrement négatives? Afin de bien comprendre ce processus, il semble pertinent d'identifier ce qui est à l'origine des comportements interpersonnels de l'entraîneur susceptibles d'influencer positivement ou négativement la motivation des athlètes. Ce chapitre, composé de trois sections, a pour objet de présenter des éléments de réponse à ces questions à partir des résultats de récents travaux empiriques sur le domaine et de fournir des implications pratiques pour l'intervention de l'entraîneur. Dans la première section, je décrirai d'abord brièvement le cadre théorique sur lequel est adossé l'ensemble des travaux menés dans ce domaine en fournissant au lecteur les principaux éléments de compréhension de la théorie de l'autodétermination (TAD, Deci & Ryan, 2002). Puis, la notion de style interpersonnel de l'entraîneur (SIE) sera définie et présentée pour permettre finalement au lecteur d'appréhender le modèle motivationnel de la relation entraîneur-athlète (MMRE-A, Mageau & Vallerand, 2003), qui est le modèle théorique le plus mobilisé actuellement dans les études sur le SIE. Dans la deuxième section du chapitre, je présenterai les résultats d'études empiriques récentes relatives aux conséquences et antécédents de chacune des dimensions du SIE. Enfin, une troisième section viendra conclure ce chapitre en fournissant au lecteur les principales implications pratiques des résultats de ces travaux et ce pour différents acteurs (entraîneurs et dirigeants).

Ancrage théorique

Cette section est composée de trois sous-sections qui précisent les grandes lignes de la TAD, la notion de SIE, et le MMRE-A respectivement.

Théorie de l'autodétermination

Présentation

La TAD est une théorie de la motivation, du développement et du bien-être de la personne, reconnue comme un cadre particulièrement heuristique pour comprendre la dynamique motivationnelle dans le contexte sportif (Hagger & Chatzisarantis, 2007). Sa validité interne, externe et écologique est désormais reconnue (Vallerand et  al., 2008). Selon la TAD, la motivation d'une personne pour une activité ne se réduit pas à une problématique quantitative (avoir plus ou moins de motivation pour l'activité en question), mais prend en compte l'existence de différentes formes de motivation organisées selon un continuum (motivation intrinsèque, motivation extrinsèque, amotivation) où chacune de ces formes se distingue des autres par son degré d'autodétermination (sentiment de libre choix et de cohérence interne de la pratique de l'activité). Ainsi, une personne possède une motivation intrinsèque pour une activité si elle éprouve une satisfaction et un plaisir à pratiquer cette activité pour elle-même. Cette motivation intrinsèque peut s'opérationnaliser selon trois modalités (Vallerand, 1997) : la connaissance (par exemple, je pratique cette activité pour le plaisir et la satisfaction d'apprendre de nouvelles choses), la stimulation (par exemple, je pratique cette activité pour le plaisir et la satisfaction des sensations qu'elle me procure), et l'accomplissement (par exemple, je pratique cette activité pour le plaisir et la satisfaction à me surpasser et relever des défis). Une personne peut également posséder une motivation extrinsèque (ME) à s'engager dans une activité. Dans ce cas, la personne agit pour des raisons qui lui sont extérieures. Cependant, les chercheurs ont mis en évidence que la ME ne constitue pas un ensemble homogène mais devait être différenciée en quatre types de motivation : la ME intégrée (l'individu effectue une activité parce qu'elle est importante pour lui, et qu'elle constitue une partie intégrante de lui-même), la ME identifiée (réalisation de l'activité à des fins utilitaires.), la ME introjectée (pression interne qui peut prendre la forme d'un sentiment de culpabilité ou de honte si l'activité n'est pas réalisée), et la ME externe (motivation basée sur des éléments typiquement externes comme des récompenses matérielles ou des évitements de punitions ou sanctions). Les deux premières sont considérées comme des ME autonomes alors que les deux dernières relèvent de ME contrôlées. Ainsi, au final, le continuum s'organise en trois catégories principales, la motivation autonome, la motivation contrôlée et l'amotivation, telles que les représente la figure 6.1.

Figure 6.1 Représentation du continuum de la motivation selon la TAD. Représentation du continuum de la motivation (autonome, contrôlée et amotivation) selon la TAD, ou théorie de l'autodétermination, du développement et du bien-être de la personne.

Figure 6.1

Figure 6.1

Postulat et dialectique organismique

La TAD fait sienne le postulat organismique selon lequel les personnes sont naturellement portées vers le développement, la maîtrise des défis issus de l'environnement, l'actualisation de leurs potentialités, et l'intégration des nouvelles expériences dans un moi cohérent et unifié. Mais si la TAD adhère au postulat organismique, comment expliquer alors l'existence des comportements de passivité, de manque d'initiative, d'aliénation des personnes rencontrés parfois? La réponse est simple. Ces tendances naturelles au développement et à l'intégration dont sont dotés les êtres humains ne sont «que» des potentialités qui nécessitent des nutriments et des conditions environnementales particulières pour se manifester (Ryan & Deci, 2000). Par conséquent, il existe une dialectique organismique entre le sujet proactif et les facteurs socio-contextuels qui peuvent soit catalyser, soit entraver, contrecarrer cette potentialité. Les besoins psychologiques fondamentaux (BPF) constituent la pierre angulaire de cette dialectique organismique. Ils regroupent le besoin d'autonomie (désir des individus d'agir de leur propre chef, de disposer de choix et d'options, de se sentir libre de leurs actions), le besoin de compétence (désir des individus d'interagir efficacement avec leur environnement en atteignant des résultats valables et en maîtrisant les défis), et le besoin d'appartenance sociale (désir des individus de créer des liens significatifs avec autrui).

Astuces pratiques

L'entraîneur doit créer et mettre en œuvre des conditions environnementales permettant de participer au développement des besoins psychologiques fondamentaux des sportifs placés sous sa responsabilité, afin de permettre aux potentialités liées au développement de l'individu de se réaliser. Il faudra pour l'entraîneur :

  • offrir et permettre l'autonomie, les choix, les décisions partagées;

  • créer des situations permettant d'atteindre des buts définis en commun, et ce dans un contexte d'adaptation à l'environnement –  les tâches motrices/les partenaires/les adversaires;

  • permettre de participer et de s'insérer dans la vie et les activités d'un groupe, et de s'y sentir reconnu et accepté.

Style interpersonnel de l'entraîneur

Selon la TAD, le SIE est un des principaux facteurs sociaux qui influencent la motivation des athlètes en satisfaisant ou au contraire en contrecarrant leurs BPF. À l'origine, la notion de style interpersonnel a été conceptualisée selon un continuum allant de comportements hautement contrôlants à des comportements soutenant fortement l'autonomie des athlètes. Cette conceptualisation a évolué par l'examen de nouvelles caractéristiques socio-contextuelles qui soutiennent ou contrecarrent les BPF. En ce sens, les chercheurs ont identifié trois dimensions socio-contextuelles indépendantes, (a) le soutien à l'autonomie, (b) la structure, et (c) l'implication interpersonnelle.

Dimension soutien à l'autonomie – contrôle de l'athlète

Soutien à l'autonomie versus contrôle de l'athlète  : quel choix opérer pour l'entraîneur?

Focus 1

Le soutien à l'autonomie fait référence aux comportements d'une personne en position d'autorité qui consistent à minimiser la pression à se conformer, à offrir une perception de choix et un sentiment d'initiative personnelle concernant les comportements réalisés (Deci & Ryan, 2002).

Focus 2

Ce soutien à l'autonomie de l'athlète s'oppose au contrôle de l'athlète dont Bartholomew et al. (2009) ont présenté six catégories de stratégies contrôlantes utilisées par les entraîneurs. Il s'agit de (a)  l'application de récompenses tangibles, (b)  l'utilisation de feedbacks contrôlants, c'està-dire où l'entraîneur communique ses attentes comportementales avec pour objectif d'inciter l'athlète à reproduire ou modifier son comportement, (c)  la présence d'un contrôle personnel excessif par lequel l'entraîneur impose ses propres valeurs et invalide ou minimise les sentiments et opinions des athlètes, (d) l'expression de comportements d'intimidation par l'affichage de stratégies d'affirmation du pouvoir comme la violence verbale et les cris, des attaques personnelles ayant pour objectif d'humilier et de rabaisser les athlètes, (e) la promotion d'une implication de l'ego, (f) l'utilisation d'une considération conditionnelle qui fait référence à l'apport d'amour, d'attention et d'affection par les personnes d'autorité (entraîneur) lorsque les comportements souhaités sont effectivement réalisés par les subordonnés (athlètes) et à la privation d'amour, d'attention et d'affection lorsque les comportements souhaités ne sont pas réalisés.

Dimension style interpersonnel structuré – chaotique

La dimension appelée structure décrit dans quelle mesure le contexte social est structuré, prévisible, adapté et en cohérence avec la situation et le comportement des personnes (Deci &  Ryan, 2002). Un tel contexte s'opérationnalise lorsque l'entraîneur propose des exercices stimulants, discute avec les athlètes sur des objectifs précis et à court terme, leur fournit des commentaires en relation avec leurs efforts et valorise leurs progrès. La structure s'oppose au chaos qui apparaît lorsque les feedbacks fournis sont identiques quels que soient les comportements de l'athlète ou inadaptés à celui-ci et sans ligne directrice à court terme.

Dimension implication interpersonnelle – hostilité

L'implication interpersonnelle concerne la capacité à manifester un réel intérêt pour le bien-être d'une personne et à reconnaître les défis difficiles auxquels elle est confrontée (Deci & Ryan, 2002). Cela se produit lorsque, à l'entraînement et/ou en compétition, l'entraîneur est chaleureux avec ses athlètes, leur témoigne de l'affection, leur apporte son soutien, leur consacre du temps et de l'énergie. La dimension implication interpersonnelle s'oppose à l'hostilité. L'hostilité apparaît lorsque l'entraîneur est méprisant ou négligeant envers les athlètes (il arrive en retard, fournit des remarques désobligeantes sur les athlètes). Dans ce cas, le contexte social est peu digne de confiance.

Modèle motivationnel de la relation entraîneur-athlète

Mageau et Vallerand (2003) ont proposé un modèle théorique, le MMRE-A, basé sur la TAD (figure 6.2).

Figure 6.2 Le modèle motivationnel de la relation entraîneur-athlète. La figure 6.2 présente trois dimensions du SIE (soutenant l'autonomie – contrôlant; structure – chaos; implication interpersonnelle – hostilité). Source : version adaptée de Mageau et al. The coach-athlete relationship : a motivational model. J Sports Sci 2003;21(11):883–904..

Figure 6.2

Figure 6.2

Ce modèle établit que les orientations personnelles de l'entraîneur, le contexte d'entraînement dans lequel il se trouve, et sa perception du comportement et de la motivation des athlètes influencent son style interpersonnel en soutenant ou contrôlant l'autonomie de l'athlète. Ces éléments sont par conséquent des antécédents du SIE dans la dimension du soutien à l'autonomie. Toujours selon ce modèle, les deux autres dimensions du SIE, la structure et l'implication interpersonnelle, influencent positivement le besoin de compétence et le besoin d'appartenance sociale respectivement. Mageau et Vallerand (2003) ont postulé, sur la base de la TAD, que lorsque le SIE était perçu par l'athlète comme soutenant les BPF de l'athlète, cela développait sa motivation autonome (c'est-à-dire sa motivation intrinsèque et les types de motivations extrinsèques autodéterminées). À l'inverse, lorsque le SIE était perçu comme contrôlant, chaotique et hostile, cela influençait positivement la frustration des BPF et par conséquent augmentait l'amotivation et les types de motivations extrinsèques contrôlées.

Conséquences et antécédents du style interpersonnel de l'entraîneur

Dans cette section, il s'agira de présenter les conséquences à la fois positives et négatives des différentes motivations, ainsi que celles des trois dimensions du SIE (soutenant l'autonomie –  contrôlant; structure  – chaos; implication interpersonnelle – hostilité).

Conséquences d'une motivation autonome versus contrôlée

Les résultats de nombreuses études conduites dans le domaine du sport (voir les synthèses de Gillet & Vallerand, 2016 ; Vallerand, 2007) ont supporté les suggestions de Deci et Ryan (2000) selon lesquelles la motivation autonome était associée à des conséquences plus positives, en termes de bien-être, de poursuite dans la pratique de l'activité et de performance, que la motivation contrôlée ou l'amotivation. À l'inverse une motivation contrôlée était associée à des conséquences négatives telles que le mal-être, le burnout (Quested & Duda, 2011).

Conséquences du style interpersonnel de l'entraîneur

Les conséquences de chacune des 3 dimensions du SIE sont présentées ci-dessous dans la figure 6.2.

Conséquences d'un SIE soutenant l'autonomie versus contrôlant

Selon le MMRE-A, le soutien à l'autonomie de l'athlète satisferait l'ensemble de ses trois BPF, ce qui a pour conséquences d'accroître sa motivation autodéterminée, tandis qu'un SIE contrôlant augmenterait la motivation contrôlée. Selon Ryan et Deci (2002), ce phénomène s'expliquerait par la modification du locus de causalité généré par un SIE contrôlant. Avec celui-ci, l'athlète n'agirait plus pour des raisons qui lui sont propres mais pour des raisons étrangères à lui qui lui seraient extérieures.

Quelques études empiriques (exemple, Pope &  Wilson, 2015) ont supporté cette chaîne causale entre le SIE –  la satisfaction des BPF – la motivation autonome – le bienêtre ou la performance, et révélé le rôle central du soutien à l'autonomie de l'athlète qui apparaît comme le besoin majeur à satisfaire pour accroître sa motivation autonome. Par ailleurs, il a également été révélé qu'un SIE perçu comme contrôlant a des conséquences négatives sur la santé et le bien-être (faible niveau de vitalité et haut niveau d'émotions et d'épuisement physique). Par exemple, un SIE contrôlant prédit positivement la perception de l'anxiété compétitive avec un effet médiateur de la motivation contrôlée (Ramis et al., 2017). Et les résultats de plusieurs études (exemple, Morales-Sánchez et  al., 2020 ; Quested & Duda, 2011) ont montré des relations significatives entre un SIE contrôlant, la frustration des BPF et le burnout. Plus précisément, Morales-Sánchez et al. (2020) ont révélé qu'un SIE contrôlant prédisait positivement la frustration des BPF et que cette frustration prédisait positivement le burnout. Ces auteurs ont également montré que la frustration des BPF agissait comme une variable modératrice qui atténuait (si la frustration des BPF était faible) ou accentuait (si la frustration des BPF était élevée) la relation positive entre le SIE contrôlant et le burnout.

Conséquences d'un SIE structuré versus chaotique

En accord avec le MMRE-A, un contexte social structuré influence positivement la perception de la satisfaction du besoin de compétence, mais pas nécessairement la satisfaction des autres BPF, qui à son tour accroît la motivation autonome de l'athlète. À l'inverse, un contexte social chaotique contrecarre la perception de la satisfaction de ce besoin avec pour conséquence une diminution de la motivation autonome de l'athlète.

Les travaux menés selon cette ligne de recherche se sont focalisés sur les feedbacks fournis par l'entraîneur à son ou ses athlètes pour investiguer la différence entre un SIE structuré versus un SIE chaotique. Les chercheurs ont dans un premier temps évalué les conséquences des feedbacks positifs et négatifs. Les résultats des études conduites en contexte sportif sont consistants. Ils ont révélé des liens positifs entre des feedbacks positifs, la compétence perçue par l'athlète et sa motivation autonome (exemple, Reinboth et  al., 2004). Des études plus récentes ont permis d'obtenir une meilleure compréhension de cette relation en mettant en évidence des effets modérateurs. Par exemple, Mouratidis et al. (2008) ont confirmé qu'un feedback positif sur la compétence des athlètes prédisait positivement leur satisfaction du besoin de compétence qui à son tour anticipait positivement des niveaux de vitalité ainsi qu'une intention plus élevée de s'engager dans l'activité. Aussi, la motivation autonome médiait positivement ces relations. Ces auteurs ont également montré que le niveau de motivation autonome modifiait positivement la relation entre la satisfaction du besoin de compétence et le bien-être, tandis que le niveau d'amotivation modifiait (a) positivement la relation entre la satisfaction du besoin de compétence et le mal-être, et (b) négativement la relation entre la satisfaction du besoin de compétence et la performance évaluée.

Concernant les effets des feedbacks négatifs, les résultats des différents travaux ont révélé qu'un feedback négatif était associé négativement à la motivation autonome (exemple, Hollembeak & Amorose, 2005). Dans le domaine de l'éducation, les études ont montré que le feedback négatif avait des conséquences délétères sur l'estime de soi, le sentiment d'efficacité et la motivation à apprendre (exemple, Voerman et  al., 2012). Les auteurs d'une méta-analyse récente menée en contexte éducatif (Fong et al., 2019) ont montré que les feedbacks négatifs diminuaient la motivation autonome par une baisse de la satisfaction du besoin de compétence, et que le feedback positif ou constructif, s'il n'est pas contrôlant, améliore la motivation autonome.

Récemment, les chercheurs se sont interrogés sur la pertinence de la distinction entre feedback positif et négatif dans la mesure où le caractère positif ou négatif peut concerner soit l'atteinte ou pas de l'objectif attendu, soit les conséquences du feedback sur l'athlète. De ce fait, les chercheurs ont proposé une autre terminologie et donc une autre catégorisation des feedbacks. Ils ont notamment fait la distinction entre les feedbacks orientés sur la promotion (promotion-oriented feedback) dont l'objectif est de confirmer et renforcer des comportements souhaités, et les feedbacks orientés sur le changement (change-oriented feedback) qui mentionnent aux athlètes le caractère inadéquat de leurs performances et que leurs comportements doivent être modifiés afin d'atteindre les objectifs désirés. Ces feedbacks orientés sur le changement possèdent deux fonctions. La première est d'informer les athlètes de l'écart entre la performance réalisée et celle attendue. Cette fonction participe au processus d'autorégulation qui incite l'athlète à augmenter la mobilisation de ses ressources (augmenter l'effort). La seconde fonction est de focaliser l'athlète sur les changements spécifiques qu'il doit mettre en œuvre pour améliorer ses futures performances. Mouratidis et  al. (2010) ont montré que l'utilisation d'un feedback orienté vers le changement pouvait, sous certaines conditions (voir infra), soutenir l'autonomie de l'athlète, et avait dans ce cas un effet bénéfique sur la motivation et le bienêtre de ce dernier. Carpentier et Mageau (2013) ont montré que la qualité du feedback orienté vers le changement est le principal prédicteur de la performance parmi les autres comportements de l'entraîneur soutenant l'autonomie des athlètes. Toujours dans cette ligne de recherche, Tristán et al. (2019) ont étudié auprès de joueurs de football la légitimité perçue par les joueurs de feedbacks correctifs. Leurs analyses ont montré que la légitimité perçue du feedback correctif jouait un rôle majeur dans la mesure où la légitimité perçue et la satisfaction des BPF médiaient totalement la relation entre la perception des feedbacks correctifs de l'entraîneur et la vitalité subjective des joueurs.

Les résultats de ces études permettent d'affiner le MMRE-A dans la mesure où ils suggèrent l'existence de relations entre la dimension structure et pas seulement le besoin de compétence mais également d'autres besoins psychologiques comme celui de l'autonomie de l'athlète.

Conséquences d'un SIE avec implication interpersonnelle versus hostilité

D'un point de vue théorique, l'implication interpersonnelle de l'entraîneur a pour effet de satisfaire le besoin d'appartenance sociale qui à son tour génère une augmentation de la motivation autodéterminée. Inversement, lorsqu'il y a de l'hostilité de la part de l'entraîneur envers l'athlète, la frustration du besoin d'appartenance sociale augmente avec pour conséquence une diminution de la motivation autonome et une augmentation de la motivation contrôlée. Pour savoir si les résultats des études empiriques supportent ces relations, il semble pertinent de s'intéresser aux travaux qui ont mesuré la qualité de la relation entraîneur-athlète sur la base du modèle 3C +  1C (Jowett &  Ntoumanis, 2004), comme indicateur de l'implication personnelle de l'entraîneur. Pour une compréhension de ce modèle, le lecteur pourra avantageusement se référer à la revue systématique effectuée récemment par Roux et Trouilloud (2021). Parmi les études qui ont investigué la qualité de la relation entraîneur-athlète dans le cadre de la TAD, la plupart d'entre elles ont été réalisées à partir de questionnaires autorapportés (exemple, Choi et al., 2013 ; Contreira et al., 2019 ; Felton & Jowett, 2013 ; Lafrenière et al., 2011). À notre connaissance, seuls Combeau et Debanne (2020) ont identifié le SIE à partir de l'analyse des discours en situation précompétitive réelle. Dans l'ensemble, les résultats de ces études sont consistants et mettent en évidence des liens positifs entre la qualité de la relation entraîneur-athlète et la satisfaction des BPF.

Dans une étude récente, Contreira et al. (2019), à partir d'un échantillon de 182  dyades (entraîneur-athlète), ont étudié le rôle modérateur de la qualité de la relation entraîneur-athlète entre la satisfaction des BPF et la satisfaction à l'entraînement. Leurs analyses ont mis en évidence que pour les entraîneurs, il n'y avait pas de rôle modérateur de la qualité de relation entraîneur-athlète entre la satisfaction des BPF et leur satisfaction à l'entraînement alors que pour les athlètes, la qualité de la relation entraîneur-athlète modérait positivement la relation entre la satisfaction des BPF et la satisfaction à l'entraînement.

Par ailleurs, on peut également noter que les athlètes qui déclarent se sentir intimidés et avoir peur de leur entraîneur rapportent également des hauts niveaux d'anxiété (Baker et al., 2000).

Ainsi, au regard de la relation théorique proposée dans le modèle, il semblerait que l'implication interpersonnelle n'est pas seulement en lien avec le besoin d'appartenance sociale mais également avec les deux autres besoins psychologiques, le besoin de compétence et celui d'autonomie.

Antécédents au style interpersonnel de l'entraîneur soutenant l'autonomie

Le MMRE-A n'envisage des antécédents au SIE seulement pour la dimension soutenant l'autonomie de l'athlète versus contrôlant. C'est donc sur cette dimension particulière du SIE que les travaux se sont focalisés pour rechercher des antécédents. Ce type d'étude sur les antécédents des comportements de l'entraîneur soutenant versus contrecarrant l'autonomie des athlètes semble particulièrement important pour aider les entraîneurs et plus généralement les intervenants à créer des environnements positifs au développement et au bien-être des athlètes (Matosic et al., 2016). Selon le MMRE-A, 3 facteurs déterminent dans quelle mesure l'entraîneur manifeste soit un style interpersonnel soutenant l'autonomie de l'athlète, soit un style interpersonnel contrôlant. Ces trois facteurs sont les orientations personnelles de l'entraîneur, le contexte de coaching, et les perceptions de l'entraîneur vis-à-vis du comportement et de la motivation de l'athlète. Dans cette section, nous présentons les connaissances actuelles établies par les chercheurs sur chacun de ces 3 facteurs.

Orientations personnelles de l'entraîneur

La catégorie des orientations personnelles de l'entraîneur regroupe les comportements intériorisés que l'entraîneur est susceptible d'exprimer et qui peuvent influencer la probabilité d'adopter des comportements qui soit soutiennent les BPF, soit les contrecarrent. Les traits de personnalité ou les croyances ancrées font partie de cette catégorie. Les chercheurs ont mené très peu de travaux en ce sens dans le domaine spécifique du coaching (exemple, Matosic et al., 2016). Parmi ces rares études, Matosic et  al. (2016, 2020) ont examiné le lien entre le narcissisme et le style interpersonnel. Plus précisément, Matosic et  al. (2016) ont testé les rôles de deux modérateurs, la dominance et la préoccupation à l'empathie, dans la relation entre le narcissisme et le style interpersonnel. Leurs analyses ont révélé une relation positive et directe entre le narcissisme et le style interpersonnel contrôlant. Leurs résultats ont aussi mis en évidence que l'empathie est positivement liée à un style interpersonnel soutenant l'autonomie et négativement liée à un style interpersonnel contrôlant. Matosic et al. (2020) ont confirmé la relation positive et de taille modérée entre le narcissisme et le SIE contrôlant. Plus précisément, ils ont mis en évidence que c'était le degré de narcissisme pathologique et non de narcissisme grandiose qui générait des comportements de type contrôlant. Ces comportements contrôlants s'avéraient être positivement et modérément liés avec le désengagement moral de l'entraîneur.

Contexte de coaching (venant d'en haut)

En plus des orientations personnelles des entraîneurs, les chercheurs (exemple, Pelletier et al., 2002) ont distingué les antécédents au SIE en rapport avec le contexte de coaching en distinguant ceux qui proviennent d'en haut de ceux provenant d'en bas. Parmi les premiers, on trouve par exemple les charges administratives, la pression du résultat venant de la structure administrative de l'institution sportive (exemple, Morbée et  al., 2020 ; Rocchi et  al., 2013 ; Stebbings et  al., 2015), les contraintes temporelles, le soutien de l'administration du club et le soutien des collègues (Rocchi et al., 2017), les conflits au travail, les opportunités de développement professionnel, et la sécurité de l'emploi (Stebbings et  al., 2012). Pour les seconds, il s'agit par exemple de la perception par l'entraîneur de la motivation des athlètes (exemple, Pelletier et  al., 2002), de la satisfaction d'être avec l'équipe (Pulido et al., 2021), du sexe des athlètes (Pulido et al., 2020), du niveau de l'adversaire (Combeau & Debanne, 2020).

Cette section s'intéresse aux premiers tandis que la suivante se centrera sur les seconds.

Concernant la structure administrative de l'institution sportive, plusieurs études (exemple, Morbée et  al., 2020; Rocchi et al., 2013) ont mis en évidence qu'une administration sportive qui met très fortement l'accent sur l'atteinte de résultats sportifs peut avoir un effet négatif sur la motivation autonome de l'entraîneur lorsqu'elle ne le soutient pas. Cette baisse de la motivation autonome de l'entraîneur influe à son tour sur son style interpersonnel soutenant l'autonomie de l'athlète. Stebbings et al. (2012) ont montré qu'une plus grande sécurité d'emploi, des opportunités d'évolution professionnelle, ainsi qu'une absence de conflit dans ses relations de travail étaient associées à la satisfaction des BPF de l'entraîneur. Cette dernière était, à son tour, positivement liée au bien-être psychologique de l'entraîneur et à la perception par l'athlète d'un SIE soutenant son autonomie. Inversement, une insécurité de l'emploi, l'absence ou les faibles possibilités d'évolution, ainsi que la présence en nombre de conflits dans sa vie professionnelle étaient associées à des BPF contrariés, à un mal-être psychologique, et à une perception de la part de l'athlète d'un SIE contrôlant. On peut également noter que les résultats de plusieurs études (exemple, Rocchi et al., 2013; 2017) sont consistants concernant les rôles modérateurs à la fois de (a) la motivation autonome de l'entraîneur mais aussi de (b) la satisfaction et de (c) la frustration des BPF de l'entraîneur dans la relation entre les différents facteurs du contexte et leur SIE. Plus précisément, une motivation autonome de l'entraîneur élevée et la satisfaction des BPF de l'entraîneur vont atténuer les effets délétères du contexte de coaching sur le SIE, alors qu'une faible motivation autonome de l'entraîneur et une frustration des BPF de l'entraîneur vont augmenter les effets délétères du contexte de coaching sur le SIE en le rendant plus contrôlant.

Contexte de coaching (venant d'en bas)

La relation positive entre les perceptions de l'entraîneur concernant la motivation de ses athlètes et le SIE soutenant l'autonomie des athlètes présentée dans le MMRE-A a été supportée par plusieurs études empiriques. En effet, plusieurs auteurs (exemple, Pelletier et al., 2002; Rocchi et al., 2013) ont mis en évidence que les perceptions de l'entraîneur concernant la motivation de ses athlètes pour leur sport étaient positivement liées à la motivation de l'entraîneur pour l'entraînement qui à son tour était liée positivement à un SIE soutenant l'autonomie et négativement à un SIE contrôlant.

D'autre part, très récemment, la satisfaction d'être avec l'équipe, c'est-à-dire le degré de satisfaction ressenti par l'entraîneur lorsqu'il travaille avec ses adjoints, le manager, les membres du staff et les athlètes ainsi que son appréciation du fonctionnement de l'équipe, a aussi été envisagée comme un antécédent au SIE (Pulido et al., 2021). Les résultats de leur étude ont montré que la satisfaction d'être avec l'équipe était positivement liée à la satisfaction des BPF de l'entraîneur et négativement liée à leur frustration. Ils ont également révélé que la satisfaction des BPF de l'entraîneur prédisait positivement un SIE soutenant l'autonomie de l'athlète, tandis que la frustration des BPF de l'entraîneur prédisait positivement un SIE contrôlant. De manière particulièrement intéressante, il a aussi été mis en évidence que la satisfaction/frustration des BPF de l'entraîneur jouait un rôle de médiateur. En effet, la satisfaction des BPF de l'entraîneur médiait positivement la relation entre la satisfaction d'être avec l'équipe et leur style interpersonnel soutenant l'autonomie, alors que la frustration des BPF de l'entraîneur médiait négativement la relation entre la satisfaction d'être avec l'équipe et leur style interpersonnel contrôlant.

Par ailleurs, d'autres facteurs contextuels (sexe des athlètes, niveau de l'adversaire) ont été envisagés comme des antécédents au SIE. Si Pulido et al. (2021) ont mis en évidence auprès d'un échantillon de judokas adolescents que les entraîneurs utilisaient davantage des récompenses (motivation externe) avec des athlètes hommes qu'avec des femmes, le niveau de l'adversaire, étudié par Combeau et Debanne (2020) en situation précompétitive réelle de judo, n'est pas apparu comme influençant le SIE.

Des exemples de chacune des dimensions du SIE sont présentés dans le tableau 6.1.

Tableau 6.1. Illustrations de propos de l'entraîneur soutenant ou contre-carrant les besoins psychologiques fondamentaux de l'athlète.

Tableau 6.1

Tableau 6.1

Implications pratiques

Sur la base des résultats de ces différentes études, on peut établir différentes implications pratiques à la fois pour les entraîneurs mais aussi pour les dirigeants des structures sportives.

Pour les entraîneurs

Il s'agit d'utiliser un style interpersonnel qui à la fois soutient l'autonomie de l'athlète, est structuré, et met en évidence l'implication interpersonnelle de l'entraîneur vis-à-vis de l'athlète. Un tel style interpersonnel permet d'engendrer une chaîne causale positive par la satisfaction des BPF de l'athlète qui se traduit par une augmentation de sa motivation autonome (motivation intrinsèque et motivations extrinsèques autodéterminées), qui à son tour génère des conséquences positives multiples concernant par exemple le bien-être et la performance.

Pour cela, les entraîneurs peuvent agir dans au moins trois registres présentés ici dans un ordre ne reflétant pas une quelconque hiérarchie. Les entraîneurs peuvent mener des actions sur eux-mêmes en développant leur empathie. Cela nécessite à développer sa capacité à se mettre à la place de l'autre, à prendre le point de vue de l'autre, à faire ou dire ce que l'autre attend qu'on lui dise ou souhaite qu'on lui fasse. Par conséquent, il s'agit pour l'entraîneur de sortir d'une relation de domination et de pouvoir envers l'athlète et de le considérer davantage comme une personne avec ses doutes, ses interrogations, ses propres difficultés. Il n'y a donc pas à chercher à avoir systématiquement raison, à juger l'athlète. Il convient plutôt à percevoir chez l'athlète davantage les points de ressemblances que de divergences. Ce développement à la préoccupation à l'empathie va participer à l'amélioration de la dimension du SIE en lien avec l'implication interpersonnelle.

Aussi, les entraîneurs peuvent chercher à entretenir de bonnes relations de travail avec les différentes personnes avec qui ils interagissent (autres membres du staff, dirigeants). Cela afin d'avoir peu ou pas de conflits et ainsi permettre d'accroître la satisfaction de leurs BPF pour finalement utiliser un style interpersonnel davantage orienté vers le soutien des BPF des athlètes. Il apparaît alors pertinent de suivre les recommandations élaborées par Rhind et Jowett (2010) dans leur modèle du maintien de la relation entraîneur-athlète, connu sous le nom de COMPASS model (Conflict management [gestion de conflit], Openness [ouverture], Motivation, Positivity [positivité], Advice [conseil], Support [soutien], Social network [réseau social]). Il s'agit notamment de développer la coopération pour dépasser les situations de désaccord ; d'être et de rester ouvert à la discussion en précisant ce que l'on en attend; d'être de bonne humeur, optimiste et plutôt joyeux ; de rester positif malgré les pressions extérieures inhérentes au sport de performance ; d'envoyer des messages qui mettent en évidence l'implication, l'engagement de l'entraîneur dans sa relation avec les athlètes, son soutien.

Les entraîneurs peuvent aussi agir sur les feedbacks fournis à l'athlète. En sport, les feedbacks orientés vers le changement sont à la fois inévitables et difficiles à donner à l'athlète car ils peuvent avoir des conséquences négatives telles que nuire aux performances, à la motivation et à l'estime de soi des athlètes, ainsi qu'à la qualité de la relation entraîneur-athlète. Comme cela a été vu supra, de tels feedbacks sont susceptibles à la fois de soutenir l'autonomie de l'athlète ainsi que d'accroître la structure du SIE. Suite aux travaux de Mouratidis et  al. (2010) et de Carpentier et Mageau (2013), pour qu'un feedback soit orienté vers le changement et supporte l'autonomie de l'athlète, il doit (a)  être empathique (prendre en considération les sensations et difficultés de l'athlète), (b) être couplé à des choix et des solutions c'est-à-dire centré sur la maîtrise de la tâche, (c) être basé sur des objectifs clairs, atteignables et connus de l'athlète, (d) éviter les déclarations personnelles, (e)  associer les commentaires à des conseils sur la possibilité d'améliorer les futures performances, (f)  être fourni rapidement après la réalisation de la tâche, (g) être fourni en privé, et (h) être délivré avec un ton de la voix prévenant. Au-delà de ces recommandations, les entraîneurs doivent être conscients des perceptions des athlètes lorsqu'ils fournissent un feedback correctif et qu'ils s'assurent de l'acceptation par les athlètes des feedbacks correctifs fournis et que ceux-ci répondent à leurs BPF.

L'ensemble de ces actions participent à l'élaboration d'un climat motivationnel épanouissant (empowering motivational climate) particulièrement propice au développement de la motivation autonome de l'athlète.

Pour les dirigeants

Pour les dirigeants des structures sportives, il apparaît que leur rôle n'est pas anodin dans la motivation autonome/ contrôlée des athlètes membres de leur structure bien que ce rôle soit indirect puisqu'il passe par l'entraîneur. Il est en effet apparu que le soutien apporté à l'entraîneur, la sécurité de son emploi, les opportunités de carrières proposées, une attente de résultats sportifs non exagérée lui permettent d'accroître la satisfaction de ses BPF, ce qui en retour influence positivement sa motivation autonome et au final l'utilisation d'un style interpersonnel soutenant l'autonomie des athlètes.

Le saviez-vous?

La satisfaction des besoins psychologiques fondamentaux constitue le principal déterminant d'une motivation autonome des athlètes.Le style interpersonnel de l'entraîneur est composé de trois dimensions indépendantes  : le soutien à l'autonomie/le contrôle de l'athlète ; un feedback structuré/ chaotique ; une implication/hostilité interpersonnelle. Chacune des dimensions du style interpersonnel influence la satisfaction/frustration des besoins psychologiques fondamentaux qui à son tour agit soit positivement en développant la motivation autonome de l'athlète, soit négativement en développant la motivation contrôlée de l'athlète.

Quiz

1. Parmi les orientations personnelles de l'entraîneur, quelles sont celles mises en évidence par les chercheurs à l'origine de son style interpersonnel? A. Les entraîneurs narcissiques ont tendance à utiliser un style interpersonnel contrôlant B. Les entraîneurs qui ont une préoccupation à l'empathie ont tendance à utiliser un style interpersonnel soutenant l'autonomie C. Les entraîneurs qui ont une préoccupation à l'empathie ont tendance à ne pas utiliser un style interpersonnel contrôlant D. Les entraîneurs qui ont une ouverture d'esprit élevée ont tendance à utiliser un style interpersonnel soutenant l'autonomie

Réponses 1. A, B et C

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2. Quelles sont les caractéristiques que doit posséder un feedback orienté vers le changement pour soutenir l'autonomie de l'athlète ? A. Informer l'athlète de l'écart entre performance visée et performance atteinte B. Réprimander et punir l'athlète du fait de la performance non atteinte C. Focaliser l'athlète sur les changements spécifiques à mettre en œuvre pour améliorer les performances futures D. La légitimité des feedbacks doit être perçue comme effective afin de satisfaire les BPF Réponses 2. A, C et D,

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3. Quels types de motivation sont considérés comme faisant partie de la motivation autonome ? A. Motivation externe B. Motivation intrinsèque C. Motivation extrinsèque intégrée D. Motivation extrinsèque identifiée Réponses 3. B, C et D.

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4. Quels types de motivation sont considérés comme faisant partie de la motivation contrôlée ? A. Motivation extrinsèque introjectée B. Motivation externe C. Amotivation D. Motivation intrinsèque Réponses 4. A et B

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Toutes les clés pour réussir en STAPS. Des clés pour étudier au sein de la mention « entraînement sportif » et pour éduquer et entraîner les activités physiques et sportives © 2022, Elsevier Masson SAS Tous droits réservés.

Auteurs

Jérôme Frigout, Olivier Degrenne, Teddy Mayeko, Arnaud Delafontaine

Toutes les clés pour réussir en STAPS. Mention « Entrainement sportif » J.Frigout, T.Mayeko, A.Delafontaine, O.Degrenne ISBN  9782294776946 2022

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