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Vessie : Cathéter sus-pubien

France | 26 février 2018

Grégoire Robert, Nicolas Barry Delongchamps

Indications, critères de choix

Le cystocathéter sus-pubien est utilisé pour drainer un globe vésical lorsque la voie urétrale est contre-indiquée.

Installation du patient

Le patient est installé en décubitus dorsal, en veillant à bien dégager le haut de l’abdomen, pour exposer de manière adaptée l’espace de ponction, situé entre le pubis et l’ombilic.

Matériel (figure 5.1)

  • Kit de pose de cystocathéter sus-pubien (figure 5.1A).

  • Aiguille verte (ou aiguille longue pour patients obèses).

  • Lidocaïne 2 %.

Principaux temps opératoires (hors voie d’abord)

La première étape consiste à s’assurer de la présence d’un globe vésical de volume suffisant (figure 5.1B). Soit le globe est palpable cliniquement, soit il faut le confirmer par la réalisation d’une échographie ou d’une mesure automatisée du volume vésical. On repère la ligne médiane et le relief du pubis.

L’intervention débute par la réalisation d’une anesthésie locale. Une seringue de 10 cm3 de lidocaïne 2 % est préparée, puis reliée à une aiguille de ponction intramusculaire (de couleur verte). On procède à l’anesthésie cutanée et sous-cutanée avant de poursuivre la ponction plus en profondeur.

La ponction doit être réalisée sur la ligne médiane environ 4 cm au-dessus du bord supérieur du pubis (deux travers de doigt) et avec un axe le plus vertical possible afin d’éviter de ponctionner le plexus veineux vésicoprostatique en arrière du pubis ou les organes abdominaux au-dessus de la vessie (figures 5.2 et 5.3).

On ponctionne en aspirant avec la seringue et en complétant l’anesthésie au fur et à mesure jusqu’à l’obtention d’un retour d’urines, indiquant le bon positionnement du trajet de ponction (figures 5.1C et D).

Le cathéter est prépositionné dans le mandrin de ponction (figure 5.1E). Une moucheture cutanée est réalisée au bistouri, puis on ponctionne en suivant le même trajet que celui de l’aiguille. L’introduction du mandrin doit être arrêtée dès l’obtention d’un retour d’urines par le cathéter, qui est alors poussé rapidement dans la vessie avant que cette dernière ne se vide. Une marque inscrite sur le cathéter indique en général la profondeur d’enfouissement nécessaire. On retire ensuite le mandrin pour ne laisser en place que le cathéter. Le mandrin est enfin ouvert sur toute sa longueur de part et d’autre du cathéter, car il ne peut être désolidarisé autrement, la partie proximale du cathéter étant trop large pour le laisser coulisser. Le cathéter est fixé par des points cutanés de fil non résorbable ou par un ballon qui est gonflé dans la vessie.

Variations anatomiques susceptibles d’influer sur le geste chirurgical

Une protrusion prostatique intravésicale peut entraîner un traumatisme de la prostate lors de la ponction suspubienne. Il faut donc veiller à ne pas trop enfoncer le mandrin lors de la ponction car l’hématurie macroscopique qui résulterait d’une lésion prostatique pourrait boucher le cathéter.

Trucs et astuces

Lorsque l’on doit poser un cathéter sus-pubien chez un patient en surcharge pondérale, le tablier abdominal peut être très gênant. Il est parfois nécessaire de demander à un(e) infirmier(ère) de maintenir le tablier abdominal pendant que l’on repère les reliefs du pubis et que l’on réalise la ponction. Une aiguille longue est parfois nécessaire (type aiguille de ponction lombaire). Une fois un retour d’urine obtenu dans la seringue, on peut laisser en place l’aiguille de ponction le temps de préparer le mandrin du cystocathéter pour faciliter le repérage de l’axe de la ponction.

Pièges à éviter

  • Une fois que le cathéter a été poussé dans le mandrin, il ne faut pas essayer de le retirer, au risque de le sectionner sur la lame du mandrin et de laisser en place un corps étranger intravésical ou intra-abdominal.

  • Une des indications de cystocathéter suspubien concerne la surveillance de la diurèse chez les patients traumatisés du bassin, justifiée en cas de polytraumatisme. Ces patients peuvent avoir un volumineux hématome rétropubien mimant un globe, et pourtant la vessie vide en raison d’un état de choc. Il faut donc confirmer avec certitude la bonne réplétion vésicale avant de tenter de poser le cystocathéter. Une ponction sous contrôle échographique est à privilégier.

© 2018, Elsevier Masson SAS

Les Auteurs

Grégoire Robert Professeur des universités en urologie à l’Université de Bordeaux, Praticien hospitalier dans le service d’urologie, andrologie et transplantation rénale du CHU de Bordeaux Nicolas Barry Delongchamps Professeur des universités en urologie à l’Université Paris Descartes, Praticien hospitalier dans le service d’urologie de l’hôpital Cochin AP-HP, Paris

Vous venez de lire le chapitre 5 de l’ouvrage Chirurgie urologique  S’ouvre dans une nouvelle fenêtrede Grégoire Robert et Nicolas Barry Delongchamps

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