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Maîtriser l'examen clinique en ostéopathie

19 février 2024

Une synthèse didactique sur les principes de l'examen clinique en ostéopathie, avec notamment les motifs de consultation les plus courants.

"Cet ouvrage a pour but d’offrir à l’étudiant en fin de cursus d’études d’ostéopathie et aux ostéopathes en début d’exercice des repères pour mieux construire les différentes étapes de l’examen clinique ostéopathique, ainsi qu’un raisonnement menant vers le diagnostic ostéopathique." (extrait de l'avant propos)

Voici le plan de l'ouvrage Maîtriser l'examen clinique en ostéopathie

Partie 1. Les principes de l'examen clinique en ostéopathie 1. Investiguer le motif de consultation 2. Analyse de la douleur en ostéopathie 3. Ostéopathie et prévention

Partie 2. Approche anatomique régionale des motifs de consultation et tests médicaux 4. Présentation 5. Tests médicaux, test ostéopathiques et dysfonctions 6. Tests médicaux généraux 7. Tests neurologiques 8. Région cervicocéphalique 9. Région thoraco-scapulaire 10. Région appendiculaire supérieure 11. Région lombo-abdomino-pelvienne 12. Région appendiculaire inférieure Références

Nous vous invitons à découvrir des extraits du chapitre 10 Région appendiculaire supérieure

Plan du chapitre 10 Région appendiculaire supérieure

Épaule Présentation Principaux syndromes et douleurs Examen clinique de l’épaule Principaux syndromes de l’épaule Autres origines de la douleur d’épaule Tests médicaux Conclusion

Coude et poignet Coude Poignet Épaule, coude, poignet : un examen clinique indissociable

Région appendiculaire supérieure

Tests médicaux Épaule Coude et poignet Poignet

Découvrez quelques extraits de ce chapitre.

Chapitre 10

Région appendiculaire supérieure

La répétitivité ou le maintien prolongé en position peuvent être considérés comme des traumatismes à vitesse zéro. Observés dans de nombreuses professions sédentaires, les troubles musculosquelettiques (TMS) traduisent certaines des pathologies engendrées par ces positions statiques maintenues de longues heures. Environ deux tiers des maladies professionnelles sont des troubles musculosquelettiques du membre supérieur (TMS-MS). L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) décrit trois situations à risque de TMS-MS [8] :

  • écran placé trop haut ou trop bas par rapport aux yeux : douleur de nuque ;

  • appui en continu de l’avant-bras ou repose-paume pendant la frappe entraînant :

    • des inclinaisons radiales/ulnaires importantes : tendinite homolatérale ;

    • une extension du poignet et une augmentation de la pression intracanalaire : risque de syndrome du canal carpien (plus du tiers des TMS du membre supérieur) ;

  • utilisation prolongée d’une souris éloignée du clavier qui entraîne une flexion prononcée de l’épaule, une extension accrue du coude et du poignet.

Le travail avec les bras au-dessus des épaules, en élévation ou en abduction, et le port de charges lourdes (même peu fréquemment) sont également très bien décrits en tant que potentialisation des risques de TMS. L’INRS décrit dans son Guide pour le préventeur que les positions statiques maintenues peuvent être à l’origine de myalgies et de lésions musculaires isolées (couturière, travail de précision, etc.). Les tendinites au niveau du membre supérieur sont fréquentes en raison des possibilités d’hypersollicitations décrites précédemment. Des efforts ou des gestes répétés engendrent des déformations viscoélastiques et des microruptures. Celles-ci entraînent un épaississement des fibres de collagènes et une calcification du tendon. La douleur peut évoluer de quelques semaines à plusieurs mois en se chronicisant. Ces modifications des tissus entraînent des tendinites au niveau du coude et du poignet, des enraidissements de l’épaule et des doigts. Plus globalement, l’INRS précise que le stress et les sécrétions endocriniennes et hormonales inhérentes sont des catalyseurs favorisant la survenue des TMS. La prise en charge en ostéopathie en tant que maillon d’une chaîne de santé pluridisciplinaire présente un réel intérêt. L’ostéopathie peut d’une part participer activement à la prise en charge d’un patient souffrant de TMS, et d’autre part prévenir l’apparition de ces troubles par la rééquilibration des dysfonctions tissulaires. La prise en charge des douleurs du membre supérieur en ostéopathie est décrite ici dans le contexte d’une prise en charge globale du patient [327].

Voici maintenant un extrait du chapitre 10 sur le poignet

Poignet

Après avoir procédé à une investigation du poignet au niveau local, le membre supérieur dans son intégralité sera évalué au niveau régional.

Les liens ostéopathiques sont envisagés en suivant les structures selon le concept de dysfonction linéaire adopté dans cet ouvrage (voir chapitre 4). Comme évoqué plus haut, les tests du syndrome du défilé thoracobrachial sont d’un réel intérêt en présence de troubles sensitifs au niveau du poignet, d’hypo-/hyperesthésie et/ou de douleur. Il existe bien évidemment des syndromes spécifiques, décrits dans de nombreux ouvrages médicaux. Dans les paragraphes suivants, les nuances pouvant intéresser l’ostéopathe sont exposées.

Quelques pathologies du poignet

Si le kyste arthrosynovial, la fracture et le syndrome du canal carpien sont les pathologies du poignet les plus connues, il existe un certain nombre de pathologies du poignet et des doigts à bien connaître — les pathologies des doigts sont spécifiques et ne sont évoquées dans ce chapitre que dans le cadre d’une considération ostéopathique du membre supérieur :

  • fracture du scaphoïde ;

  • arthrose post-traumatique ;

  • cal vicieux du poignet ;

  • pseudoarthrose du scaphoïde ;

  • polyarthrite rhumatoïde ;

  • maladies de Madelung, de Preiser, de Kienbock, de Dupuytren ;

  • chondrocalcinose ;

  • ostéochondromatose synoviale du poignet et des segments digitaux ;

  • algodystrophie ;

  • rhizarthrose ;

  • syndrome du cubitus long ;

  • panaris ;

  • troubles musculosquelettiques (TMS) du poignet (et de l’avant-bras).

Un certain nombre de pathologies caractéristiques des TMS liés au domaine professionnel ont été répertoriées :

  • syndrome du canal carpien ;

  • ténosynovite ;

  • tendinite (de De Quervain) ;

  • syndrome de la loge de Guyon (avant-bras) ;

  • vibration ou compression localisée (travaux du bâtiment, maçonnerie, etc.) ;

  • doigt à ressaut ou en « gâchette » ;

  • manutention d’objet à bord anguleux ou prise de force en prise pollicidigitale (prise en pince pouce-index).

Fracture du scaphoïde

Les fractures du scaphoïde sont les fractures du carpe les plus fréquentes. Elles affectent plus particulièrement l’homme jeune. Elles sont plus rares chez les enfants (moins de 1 % des fractures du scaphoïde) ou chez les personnes âgées qui présenteront plus probablement une fracture du radius — un os plus fragile dans ces tranches d’âge [37]. Une fracture du scaphoïde peut passer inaperçue sur une radiographie réalisée dans les 15 premiers jours qui suivent le traumatisme. Pour l’ostéopathe consulté en première intention, il est important de noter que le risque d’une évolution défavorable d’une fracture du scaphoïde passée inaperçue augmente considérablement après la troisième semaine d’évolution. Il existe peu d’études concernant le test de compression du scaphoïde (décrit plus loin), réalisé dans le cadre de l’exploration clinique de la fracture du scaphoïde. Celles-ci convergent vers une sensibilité médiocre de ce test pour parvenir à un diagnostic clinique. Le test de compression du scaphoïde ne doit en aucun cas être une alternative à un examen d’imagerie médicale.

Tendinite du « textoteur » ou nouvelle « maladie des lavandières »

La tendinite du long adducteur et du court extenseur du pouce a été décrite à la fin du XIXe siècle par de Quervain, cette pathologie étant alors nommée « maladie des lavandières ». Elle est fréquente chez les secrétaires, les couturières, les blanchisseuses et dans la pratique de certains sports ou de certaines activités manuelles comme le sécateur ou le jardinage. L’âge de survenue se situe entre 40 et 50 ans, avec une prédominance féminine relatée dans plusieurs études [126]. La douleur décrite par le patient est localisée au niveau du bord latéral de la main, au niveau des tendons du pouce et de la « tabatière anatomique », présentant parfois des irradiations vers l’avant-bras. Le test mettant en évidence cette pathologie est la manoeuvre d’Eichhoff (décrite plus loin). Cette tendinite émerge à nouveau aujourd’hui parmi la population jeune. En effet, des études relatives aux conséquences de l’utilisation du pouce lors de l’écriture de SMS ou autres messages sur le téléphone portable montrent que son hypersollicitation engendre cette pathologie10. Gustafsson et al. ont rapporté que des conséquences de cette hypersollicitation du pouce sont objectivées sur le membre supérieur dans son ensemble, ainsi qu’au niveau du rachis cervical [133]. Outre le diagnostic fonctionnel ostéopathique dans le cadre de la prise en charge pluridisciplinaire de la tendinite de De Quervain, le rôle du praticien en termes d’éducation thérapeutique vis-à-vis de l’adolescent « hyperconnecté » est prépondérant afin de l’avertir des dangers d’une telle pratique.

Syndrome du canal carpien

Le syndrome du canal carpien est une pathologie commune listée dans les TMS du membre supérieur, liée aux gestes répétés (meulage, polissage, assemblage, serrage, manipulation d’outils, etc.), ou à l’utilisation du talon de la main comme outil de percussion. Normand et al. rapportent qu’il existe d’autres pathologies du coude et de l’avant-bras pouvant engendrer des symptômes similaires à ceux d’un syndrome du canal carpien [239]. La connaissance du trajet de passage du nerf médian permet d’identifier plusieurs zones pouvant intéresser l’ostéopathe dans son diagnostic fonctionnel. Le test d’étirement du membre supérieur permet de mettre en évidence la compression du nerf médian au niveau de la tête humérale. Mais tout au long du trajet du nerf médian, il est envisageable de rencontrer des points de compression (voir plus haut « Syndromes de compression du nerf médian et du nerf interosseux antérieur »). Il existe des tests qui présentent une haute fiabilité dans l’investigation des douleurs du poignet en fonction des signes que présente le patient [342]. Dans le cas d’une suspicion du syndrome du canal carpien, les tests de Phalen et Tinel présentent une haute fiabilité [332]. Dans le cas d’une suspicion d’un syndrome du nerf ulnaire, les tests de Tinel et de flexion du coude sont utiles. Il existe également le signe de Flick, un signe fonctionnel souvent décrit dans les cas de syndrome du canal carpien, mais qui présente peu de fiabilité dans les études relevées : le patient se plaint de devoir secouer la main pour faire passer la douleur lors de réveils nocturnes.

Voici maintenant un extrait de la partie Région appendiculaire supérieure – Tests médicaux.

Région appendiculaire supérieure – Tests médicaux

Poignet

Il existe un grand nombre de pathologies du poignet. Celles pour lesquelles les tests médicaux relevés apparaissent les plus fiables sont les tests du syndrome du canal carpien et de la tendinite de De Quervain.

Syndrome du canal carpien

La triade du diagnostic du canal carpien est la suivante :

  • test de Phalen positif ;

  • signe de Tinel positif ;

  • paresthésies dans le territoire du nerf médian.

Ces paresthésies, si elles sont constantes, seront minimisées par l’application de la manœuvre de relâchement du canal carpien (voir figure 10.32).

Objectif clinique :

  • objectiver un syndrome du canal carpien.

Intérêt ostéopathique :

  • seule la manœuvre de relâchement du canal carpien présente a priori un intérêt ostéopathique pour évaluer la densité tissulaire de la main.

La main atteinte est maintenue paume vers le haut. Resserrer progressivement la tête des métacarpiens pour créer une légère adduction des doigts. Test positif : diminution des symptômes.

Test de Phalen

Le test de Phalen est montré à la figure 10.30.

Le patient a les poignets fléchis, les coudes en flexion complète, l’avant-bras en pronation. Maintien de la position 1 minute. Test positif : reproduction des symptômes.

Signe de Tinel

Ce test peut être réalisé par la percussion digitale ou avec le marteau réflexe pour plus de précision et de standardisation du geste (figure 10.31). À noter que le test de Tinel effectué sur le nerf ulnaire (partie postéro-médiale du coude) est de bonne fiabilité (voir plus haut le test de Tinel pour le coude).

Le patient a le poignet relâché, déverrouillé vers 20°. Le praticien réalise une percussion le long du trajet du nerf médian au niveau du canal carpien. Test positif : paresthésie dans les territoires du nerf médian ou sensation de choc électrique dans la main ou l’avant-bras. NB : La percussion est réalisée avec le marteau réflexe plutôt qu’avec les doigts, dans un souci de reproductibilité du geste interpraticiens.

Manœuvre de relâchement du canal carpien

Il existe des compressions nerveuses au niveau du coude (voir plus haut « Syndromes de compression au niveau du coude ») qui donnent des symptômes similaires à ceux d’un syndrome du canal carpien. La manœuvre de relâchement du canal carpien est un outil présentant un certain intérêt pour différencier un syndrome de compression au niveau du coude avec un syndrome du canal carpien (figure 10.32).

La tendinite de De Quervain a été mise en évidence en 1927 en allemand par le test d’Eichhoff. Ce test a été repris en anglais par Finkelstein en 1930 comme étant le signe « le plus pathognomonique », mais la description du test est parfois relatée de manière erronée ; la traduction de Finkelstein laisse penser que c’est le praticien qui exerce une compression du pouce puis amène le poignet en inclinaison ulnaire. Il s’agit bien d’une mise en place active du pouce par le patient suivie d’une inclinaison ulnaire du poignet réalisée par le praticien (figure 10.33).

Le patient est assis. Il ferme le poing avec le pouce à l’intérieur. Le praticien amène le poignet du sujet en inclinaison ulnaire. NB : En cas d’absence de douleur, le praticien demande au patient d’effectuer une inclinaison radiale et le praticien réalise une inclinaison ulnaire contre résistance.

La méthodologie de réalisation selon Finkelstein affiche une meilleure spécificité (pas de faux positif) que celle du test de Eichhoff [369]. On note également que si la douleur n’est pas reproduite d’emblée, une inclinaison radiale avec contre-résistance du praticien peut être réalisée.

Objectif clinique :

  • objectiver une tendinite de De Quervain.

Intérêt ostéopathique :

• évaluer la souplesse de l’articulation complexe du pouce dans un test de « grands mouvements » ostéopathique.

Test de compression du scaphoïde

Le test de compression du scaphoïde est donné à titre indicatif (figure 10.34). Il ne doit en aucun cas se substituer à un examen d’imagerie médicale, particulièrement dans les 15 jours qui suivent le déclenchement du traumatisme.

Le patient est assis de préférence. Le praticien maintient la main du côté du scaphoïde à tester. Il saisit l’axe du 1er rayon au niveau du métacarpe avec l’autre main et applique une pression longitudinale dans l’axe pour comprimer le scaphoïde. La douleur au niveau du scaphoïde signe une fracture potentielle.

On note que la sensibilité est entre 40 et 50 %, la spécificité d’environ 30 %. Le test de palpation du tubercule du scaphoïde à la recherche d’une douleur de fracture a une sensibilité de plus de 95 % et une spécificité de 75 %, des valeurs bien au-delà de celles de la radiographie ou de l’IRM [116]. Objectif clinique :

  • recherche d’une fracture du scaphoïde.

Intérêt ostéopathique :

  • test de mobilité de l’axe du 1er rayon.

Maîtriser l'examen clinique en ostéopathie © 2024 Elsevier Masson SAS. Tous les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l’exploration de textes et de données, à la formation en intelligence artificielle et aux technologies similaires.

Maîtriser l'examen clinique en ostéopathie L'examen pas à pas Philippe Gadet ISBN 9782294777493 2e édition, 2024