Nouveauté STAPS préfacée par Pr G.Ninot et Pr J-L.Dubois-Randé
France | 24 février 2023
Par Monique R
Structures, enjeux et débouchés professionnels de la filière APA
Nous vous invitons à découvrir l'ouvrage Toutes les clés pour réussir en STAPS. Mention « Activité Physique Adaptée et Santé » S’ouvre dans une nouvelle fenêtre à travers ses préfaces du Pr Grégory Ninot et du Pr Jean-Luc Dubois-Randé
Table des matières
Partie 1 De la mention santé aux métiers du présent et de l'avenir (chapitres 1 à 3)
Partie 2 Développer des compétences transversales (chapitres 4 à 6)
Partie 3 Développer des compétences professionnelles (chapitres 7 à 11)
Partie 4 Développer des compétences disciplinaires (chapitres 12 à 17)
Introduction : Présentation de la filière santé : structure, enjeux et débouchés professionnels
Parcours ethnographique d'un groupe d'étudiants en STAPS : récit d'expérience et identification des clefs de la réussite
De l'éducation sportive à la santé par le sport. Des pistes tirées d'une observation de terrain. L'éducateur santé, un acteur pluri-compétent. Association, club, cabinet, CHU... Les acteurs de santé et leurs prérogatives
Devenir professionnel de santé après une licence ou un master STAPS
Développement des qualités physiques et prophylaxie
Les publics, leurs besoins, les modalités d'intervention
La ou les prévention(s) par l'exercice physique. Loi santé et champs d'application.
La douleur : neurophysiologie, caractérisation et prie en charge
La lombalgie, une condition complexe nécessitant une approche intégrée
Intérêt des modèles transversaux de recherche vers le sport-santé
Promouvoir l'accès pour tous à l'activité physique à visée de santé : les Maisons sport santé
Les bases de la préparation physiques
La nutrition et la micronutrition du sportif
Les APA : des interventions non médicamenteuses au service de la santé
Historique de la naissance de la préoccupation éthique en recherche : d'Hippocrate à aujourd'hui
Quelle santé psychologique par le sport ? Prendre en charge la multiplicité des ALD
Heurs et malheurs du corps musclé : entre adulation et détestation
Corrigés des quiz
Préface du Pr Grégory Ninot
L'activité physique doit trouver sa place dans un système de santé qui migre progressivement d'une organisation hospitalo-centrée, d'une activité techno-centrée et d'un prisme tourné vers la prise en charge des maladies aiguës à une organisation en territoire de soins, une activité en parcours personnalisé et un prisme tourné vers l'accompagnement de personnes souffrant de maladies chroniques. Ce changement de paradigme en ce début de siècle interroge un nouveau métier créé en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) dans les années 1980, l'enseignant en APA (activité physique adaptée), où à l'époque seule comptait l'éducation par les activités physiques et les sports de personnes «handicapées» physiques ou mentales, le plus souvent mineures.
En l'espace de quarante ans, la profession a cherché sa voie entre plusieurs ministères de tutelle, ministère de l'Éducation nationale où l'ambition était de créer des professeurs d'éducation physique pour les élèves en situation de handicap, ministère des Sports où l'ambition était de créer des éducateurs en handisport et en sport adapté, ministère de la Ville où l'ambition était de créer des médiateurs sociaux de la citoyenneté par le sport et ministère de la Santé où l'ambition était de créer des acteurs de préventions secondaires et tertiaires pour les personnes vulnérables et/ou malades chroniques. Longtemps, les universitaires des filières APA des UFR STAPS (unité de formation et de recherche en STAPS) français ont débattu de ses postures, de ses identités, de ses missions, de ses devoirs et de ses limites.
Mais aujourd'hui, la société et la science ont tranché ce débat; la société confrontée au fardeau socio-économique des maladies chroniques et d'une population avançant dans l'âge et la science démontrant que des doses spécifiques et régulières d'activité physique ciblée amélioraient la santé tout en réduisant les dépenses de soins non programmées, et même guérissaient des maladies (par exemple, l'obésité, le diabète de type 2, la dépression légère à modérée et l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs). L'enseignant en APA est devenu un professionnel de la santé, sous l'égide du ministère de la Santé. Ce professionnel doit agir pour la santé des personnes malades (atteintes de diabètes, maladies neurodégénératives, cancers, obésités, maladies cardiovasculaires, maladies psychiatriques, maladies rares…) ou à risque de l'être (personnes en situation de handicap, personnes âgées, personnes en souffrance au travail, femmes enceintes…). Il a ainsi une obligation non plus uniquement de moyens, comme un animateur sportif pouvant divertir un patient dans une pratique culturelle, ou d'encourager les mobilités actives (par exemple, prendre l'ascenseur au lieu des escaliers), mais de résultats sur la santé et la qualité de vie des participants. Il doit respecter des programmes dont les contours ont été établis par une recherche clinique rigoureuse qui progresse régulièrement et établit des recommandations (par exemple, l'expertise collective INSERM 2019 sur la prescription d'APA). Il doit rendre des comptes à une équipe multidisciplinaire territoriale dont la prescription médicale de programmes en APA est en vigueur depuis avril 2017 et dont les remboursements par l'Assurance maladie et les mutuelles progressent. Il doit garantir la sécurité des pratiquants, loin du citius, altius, fortius cher à Pierre de Coubertin, mais bien du primum non nocere cher à Hippocrate. Il doit respecter la dignité de chacun. Il doit préserver la confidentialité des données recueillies. Il doit rendre compte des progrès de santé aux participants comme à l'administration. Il peut contribuer à des protocoles de recherche. En bref, un enseignant en APA de niveau bac + 3 et un coordinateur en APA de niveau bac + 5 sont devenus des piliers importants de notre système de santé et ne prennent la place de personne. Ils remplissent une mission devenue un chaînon manquant de notre système de santé pour environ trente millions de personnes en France, personnes vulnérables, personnes malades chroniques, personnes en situation de handicap, personnes emprisonnées, personnes de plus de 65 ans.
Le livre présente les structures, les enjeux et les débouchés professionnels de la filière APA. Après quarante ans d'APA, une génération de balbutiements et d'explorations tous azimuts puis une génération de consolidation dans le domaine de la santé étendue du cure au care, la troisième génération a désormais l'obligation de suivre les préceptes de la médecine fondée sur les preuves, appelée EBM (Evidence-Based Medicine), et de la pratique professionnelle fondée sur les preuves, appelée EBP (Evidence-Based Practice). Elle a désormais des devoirs autant que des droits à s'inscrire dans un nouvel arsenal préventif et thérapeutique en France comme en Europe, les INM (interventions non médicamenteuses)
Pr Grégory Ninot
Responsable du premier master APA en France, UFR STAPS Montpellier Directeur adjoint de l'Institut Desbrest d'épidémiologie et de santé publique Chargé de recherche à l'Institut du cancer de Montpellier Président de la Non-Pharmacological Intervention Society
Préface du Pr Jean-Luc Dubois-Randé
Je suis particulièrement honoré de préfacer l'ouvrage Toutes les clés pour réussir en STAPS qui est le troisième livre d'une collection de trois tomes. Dédié principalement aux éducateurs en APA-S, il tend des ponts systémiques entre les formations en santé (UFR STAPS mention APAS, IFMK, médecine), dans une perspective de recherche de santé individuelle et de santé publique. Je félicite les coordonnateurs et l'ensemble des auteurs de cet ouvrage important qui manquait assurément dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cette collection en trois tomes donnera un regard différent sur les STAPS qui s'enrichissent aujourd'hui des données de la recherche montrant que l'activité physique est le meilleur traitement et de loin pour combattre les effets du vieillissement et plus généralement des maladies chroniques qui dominent le paysage de la santé dans la plupart de pays occidentaux. Les STAPS forment enfin, notamment par la Stratégie nationale sport santé, des acteurs de premiers plans de la santé publique.
Je suis aussi particulièrement fier que de nombreux enseignants et enseignants chercheurs de l'université Paris-Est Créteil participent à cet ouvrage qui traduit l'importance que portent l'université et sa composante STAPS à l'enseignement et à la recherche mais également à l'insertion professionnelle des étudiantes et étudiants de cette discipline. La création récente d'une Maison sport santé de l'UPEC portée par les STAPS en lien avec l'Institut des masseurs kinésithérapeutes de l'UPEC et donc l'UFR de santé de l'université traduit cette dynamique sport santé au service du public et ainsi permettra de faire profiter nos concitoyens de l'expertise des universitaires dans ce domaine. Nous avons mis en place également à l'UPEC un campus des métiers et des qualifications, santé, autonomie, bien vieillir ce qui en dit long sur la nécessité de monter en charge en termes de métiers d'accompagnement des personnes âgés ou en situation de handicap et d'encourager dès le lycée à s'orienter vers les nombreux métiers qui seront déterminants pour nos sociétés vieillissantes. L'attractivité, la formation, l'accompagnement professionnel, les conditions de salaire, les passerelles d'évolution dans la carrière seront autant de conditions qui feront que les jeunes générations s'orienteront vers ces formations du médico-social encore trop peu valorisées. L'adossement de plus en plus à des technologies de pointe, objets connectés, robots… qu'il faut intégrer dans les parcours de soins demandera la mise à niveau des différents acteurs et donc le développement d'une formation continue de très bon niveau.
Bénéfices de l'activité physique comme thérapeutique
«Lutter contre l'accroissement de la sédentarité, l'inactivité physique et l'ensemble des pathologies chroniques qui y sont associées est un enjeu de santé publique (Roxana Maracineanu alors ministre des Sports, et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé) mettent en œuvre une Stratégie nationale sport santé 2019-20241 avec la conviction que la pratique des activités physiques et sportives (APS) pour la santé relève de l'intérêt général.» Il s'agit des premières phrases du document qui donnent la dimension de l'ambition de mettre le sport au cœur des priorités gouvernementales. Cette stratégie se décompose en quatre axes qu'il ne s'agit pas ici de détailler mais je retiendrai l'axe deux qui porte à mon avis une dimension nouvelle traduite aujourd'hui par la possibilité de prescrire le sport comme une thérapeutique. Il était temps de reconnaître les bénéfices de l'activité physique comme un parcours de soins dans les maladies chroniques mais aussi comme prévention de la dépendance
1strategie-nationale-sport-sante4-pages.pdf S’ouvre dans une nouvelle fenêtre(sports.gouv.fr)
Cette stratégie affiche l'activité physique non plus comme une activité sportive réservée à quelques athlètes ou à une frange privilégiée de la population plutôt jeune ce qui est largement relayé dans les médias et dans la plupart des magasins de sport mais comme une nécessité physiologique pour une population incluant très largement les personnes âgées.
Les STAPS en première ligne
C'est dans ce contexte que l'ouvrage «toutes les clés pour réussir en STAPS-santé» devient un formidable encouragement pour les jeunes générations de situer les enjeux de la santé dans leur formation mais aussi avec la certitude qu'il s'agit là non seulement de connaissances et de compétences mais de formations professionnalisantes dont une partie inclut le médicosocial. L'apprentissage sera sûrement une des clés de l'insertion mais aussi la recherche car l'impact des activités physiques se mesure suivant des règles bien précises et riches en projets de recherche en sciences fondamentales et en impact clinique avec de nombreuses cohortes qui pourront être suivies. Un exemple retranscrit dans la presse grand public est le résultat d'une étude menée en Australie par Fiona Stanaway de l'université de Sydney2 . Cette étude menée chez 1 705 hommes âgés de plus de 70 ans montre après cinq années de suivi qu'aucun homme marchant à plus de 4,9 km/h n'était décédé mais que la vitesse associée à un maximum de décès était de l'ordre de 3 km/h. Une façon imagée de l'exprimer est de dire que la mort marche à moins de 3 km/h ce qui en dit long sur l'impact possible de l'activité physique dans une population âgée. Par ailleurs un certain nombre de travaux de recherche fondamentale ont montré que l'activité physique modifiait les voies de signalisation touchant les systèmes cellulaires du vieillissement. Les effets sur la sarcopénie (perte musculaire) sont majeurs notamment. Le vieillissement entraîne une perte musculaire qu'il faut absolument combattre par l'activité physique. Le bénéfice de l'exercice régulier sur les pathologies cardiovasculaires est lui connu de longues dates et s'inscrit dans les recommandations des sociétés savantes en prévention secondaire mais aussi primaire. Dans ce cadre, le bénéfice de l'activité physique quotidienne comme le vélo dans les villes est constamment montré comme diminuant la mortalité cardiovasculaire. Ce n'est que plus récemment que le bénéfice dans les cancers a été observé.
2 Stanaway FF, et al. How fast does the Grim Reaper walk ? Receiver operating characteristics curve analysis in healthy men aged 70 and over. BMJ 2011;343:d7679.
Encourager les STAPS à être encore plus visible dans ce domaine est majeur et une des clés pour notre système de santé. Ce changement de regard par rapport aux activités physiques et plus globalement au bien-être incluant une bonne alimentation commence à diffuser auprès des citoyens. Une grande réserve reste l'inégalité devant des modifications de mode de vie qui nécessite que l'accompagnement soit facilité. La possibilité de prescription est donc une avancée majeure et renforce la nécessité de former des professionnels aux bonnes pratiques. La volonté politique d'afficher l'entrée de l'activité physique dans les EHPAD notamment sous-tend des professionnels en regard formés pour encadrer celle-ci, c'est le cas aussi pour les Maisons sport santé.
Professionnalisation des acteurs
La formation STAPS prépare à de nombreux débouchés, certains en liaison directe avec le sport en tant que pratique d'autres plus indirectement comme des carrières alliant management et sport par exemple. Dans le cas des activités physiques ou sportives, qui ne concernent pas le plus souvent les mêmes publics, et leurs effets sur la santé, une connaissance de la physiologie des différents appareils et au-delà des compétences sur des aspects liés aux conséquences du vieillissement sont indispensables. Approcher des personnes en EHPAD avec des troubles cognitifs est très différent que de prescrire une activité physique à une personne plus jeune. Le contact avec les proches, les soignants fait partie intégrante du métier ainsi que le travail en équipe, même s'il existe des grands principes généraux. Mais c'est la richesse de ces métiers qui vont être au premier plan pour prévenir la dépendance physique dont on sait qu'elle est un facteur majeur de morbidité.
Ces livres, qui s'adressent à des professionnels mais aussi à des étudiants, sont donc bienvenus pour expliquer les différentes facettes de cette formation et encourager les vocations. C'est aussi un ouvrage qui s'inscrit dans le réel, s'occuper des autres est aussi une vocation avant d'être une formation et un métier.
Pr Jean-Luc Dubois-Randé
Président de l'UPEC (université Paris-Est Créteil) PU-PH de cardiologie
Toutes les clés pour réussir en STAPS © 2023, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Toutes les clés pour réussir en STAPS. Mention « Activité Physique Adaptée et Santé » Arnaud Delafontaine, Jérôme Frigout, Teddy Mayeko ISBN 9782294776953 2023
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